La plateforme Cloud Computing sur les rails au Burkina Faso
Alireza Khosrow, Director Government-Cloud Solutions d’Alcatel-Lucent : « Le projet technique de G-Cloud va démarrer »
Paru dans CIO Mag – Avril/Mai 2015
L’année 2015 marque une étape décisive pour le Burkina Faso. Il entame sa mutation numérique avec le déploiement, par Alcatel-Lucent, d’un Government-Cloud (G-Cloud). Explications avec Alireza Khosrow, Director Government-Cloud Solutions chez l’équipementier télécoms.
Le Burkina Faso a confié à Alcatel-Lucent la mise en place d’un Government-Cloud. La plateforme Cloud Computing connectée et distribuée permettra aux parties-prenantes - administrations, organisations et sociétés privées avec lesquelles le gouvernement burkinabé travaille – d’avoir accès à des applications e-Gouvernement. Ou d’avoir la possibilité d’en développer, dans un environnement à la fois ouvert et sécurisé, et dont les maitres mots sont : synergie, partage et usage de composants communs. Ceci afin d’éviter la multiplication des systèmes et des bases de données autonomes, responsables d’un gâchis considérable. Avec le G-Cloud, le gouvernement consolide les actifs numériques et maximise l’usage des processus communs « Enseignants, chercheurs, médecins en milieu hospitalier, associations, services sociaux, municipalités et administrations locales prennent tous des initiatives dans le domaine des TIC en créant des applications et en remplissant des bases de données, mais sans tenir compte des interdépendances ni de la cohérence de l’ensemble », explique Alireza Khosrow, Director Government-Cloud Solutions d’Alcatel-Lucent. L'implémentation d'une infrastructure Cloud ouverte et distribuée permettra ainsi aux administrations de capturer, de canaliser et de rationaliser les initiatives. A terme, l’interface collaborative servira aux développeurs qui pourront puiser dans ces ressources pour préparer leurs applications. « Chaque application ou donnée devient un actif numérique utilisable comme une brique dans la construction d’autres applications. On peut alors envisager la conception d’applications dédiées à l’éducation ou à la santé, à l’instar de l’application m.Diabète développée au Sénégal », précise l’ingénieur, diplômé de l’université Paris XI.
Cloud distribué
En lieu et place d’un volumineux Data center, forcément énergivore, le choix d’une infrastructure G-Cloud distribué au Burkina Faso s’est imposé. « Conscient que l'e-Gouvernement implique de nombreuses parties-prenantes dans les organisations du service public, ainsi que des initiatives décentralisées, Alcatel-Lucent a conçu une technologie de Cloud distribué associant les avantages d'un système de gestion centralisée et des ressources de datacenter distribuées dans la même architecture. »
Les ressources opérationnelles, telles que le réseau, les serveurs, les unités de stockage et les applications seront déployées au plus près de ceux qui prennent les initiatives, et seront réparties sur tout le territoire. « Huit nœuds vont être déployés dans six localités : deux à Ouagadougou, deux à Bobo Dioulasso et quatre autres en province. Ils seront reliés entre eux via la technologie réseau IP/MPLS. Les racks seront branchés sur le réseau de fibre optique. Pour l’heure, nous entamons la mise en œuvre de l’environnement du projet », souligne Alireza Khosrow. Grâce à cette approche, les parties prenantes des différents sites et organisations disposeront des ressources informatiques, de stockage et de réseau au plus près de leurs utilisateurs finaux, avec un très court temps de réponse et une qualité de service élevée. L'opérateur GCSP (Government Cloud Service Provider) contrôlera tous les systèmes et ressources depuis un emplacement centralisé comme s'agissant d’un seul et même datacenter.
Transfert de compétences
Le projet de G-Cloud, qui est financé par la coopération au développement du Danemark, est placé sous l’autorité de l’Agence nationale de promotion des technologies de l’information et de la communication (ANPTIC), laquelle œuvre, avec Alcatel-Lucent, à la formation des équipes locales. Alireza Khosrow expose les trois axes du programme déployé par l’équipementier au Burkina Faso. « Pour pallier le besoin de compétences, Alcatel-Lucent University a mis en place un outil d’e-Learning avec l’objectif de former une centaine, voire plusieurs centaines d’utilisateurs actifs et d’experts de la technologie que nous apportons. Lorsque l’infrastructure sera installée, les équipes de l’ANPTIC seront destinataires d’un programme de transferts de services managés. Elles bénéficieront également de l’apport fourni par Bell Labs, le centre de recherche d’Alcatel-Lucent, qui aidera à l’animation d’une communauté de développeurs, lesquels enrichiront la plateforme G-Cloud avec des applications ».