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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 20:33

 

Retour sur le Salon international du livre d'Alger (SILA)

 

Photo-Reportage express

31 octobre- 03 Novembre

 

Crédit photo Véronique Narame

De passage à Alger, à l'invitation au SILA par Dalila Nadjem, Directrice des Editions Dalimen, qui a publié mon ouvrage "Algérie, Une rencontre découverte".

                           "L'Algérie est un monde ouvert sur le ciel, la mer, les montagnes et le plus grand désert du monde. Un monde ouvert à tous les vents. Ceux des rivages marins et ceux des sables mouvants. Un monde qui nous rend familiers de tous les mondes, de toutes les tempêtes." La Salle d'attente, Fadéla M'Rabet - Editions Dalimen.

"L'Algérie est un monde ouvert sur le ciel, la mer, les montagnes et le plus grand désert du monde. Un monde ouvert à tous les vents. Ceux des rivages marins et ceux des sables mouvants. Un monde qui nous rend familiers de tous les mondes, de toutes les tempêtes." La Salle d'attente, Fadéla M'Rabet - Editions Dalimen.

                                     Bordj el-Kiffane, vue saisissante sur la mer. Le supplément au voyage..

Bordj el-Kiffane, vue saisissante sur la mer. Le supplément au voyage..

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 09:18

 

« Tam », la perle du Hoggar

 

Paru dans Tassili

Magazine de bord de la compagnie Air Algérie

 

Reportage à Tamanrasset réalisé avec le concours d’El-Djazaïr.Com

 

Novembre/Décembre 2011

 

 

100 1483En novembre 2011, Tamanrasset a accueilli la Troisième Rencontre internationale d’Imzad. L’occasion a été donnée de découvrir cette ville du Grand Sud algérien à la confluence des routes transsahariennes, et d’apprécier le riche patrimoine culturel des Touarègues.

 

Tamanrasset… Ultime ville du Grand Sud algérien sur la route transsaharienne. A 1 500 km d’Alger, le changement est radical. Exit le clapotis des vagues et les brumes matinales qui nappaient la baie. Tout ici est extrait du minéral, de la fusion de la roche et du magma. Des massifs montagneux acérés aux dômes volcaniques, ce n’est que succession de cimes jusqu’au lointain, où se profile l’Atakor et le mont Tahat, qui culmine à 3 000 mètres.

Le Hoggar défile à l’infini. Le plateau de l’Assekrem et les Tassilis constituent quelques-uns des joyaux sur lequel le temps a déposé sa patine. A 600 km au nord-est de Tamanrasset, le Tassili N’Ajjer recèle l’empreinte des civilisations qui y vivaient, il y a 10 000 ans. Des milliers de peintures rupestres témoignent de cette vie passée dans l’ombre chaude des monolithes, dans le dédale des roches basaltiques.  

De ce paysage épuré, quelques pans de végétation jaillissent, comme par enchantement. Des buissons d’épineux et des plantes herbacées poussent, çà et là, dans le lit d’oueds asséchés. Des acacias et de beaux tamaris ombragent les rues. Dans d’étroites cours de maisons tapissées de faïences, le jasmin exhale ses délicates senteurs et ses folioles étoilées grimpent à l’assaut des murs, jusqu’à les revêtir de son feuillage vert sombre.

Ailleurs, les palmiers et les bougainvilliers ont pris possession des lieux depuis que l’eau irrigue ces terres arides. Des orangers et des citronniers poussent en abondance dans de luxuriants vergers qu’entretiennent avec ferveur des gentlemen-farmers. Dans ces jardins d’Eden fertilisés par l’eau de puits, les touristes sont accueillis dans les règles de l’hospitalité saharienne. Les voyageurs impénitents ont coutume de séjourner dans de petits bungalows ombragés, et sillonnent la région à dos de chameau, en 4X4 ou plus simplement en marchant. Méharées, rallyes et trekkings prolongent à l’envi la découverte de cet environnement totalement dépaysant.  

La clientèle d’affaires préfèrera l’hôtel Tahat, construit en 1978 par l’architecte Fernand Pouillon. L’établissement100_1717.JPG constitue une étape de confort incontournable à Tamanrasset. Il dispose de près de 150 chambres, d’une table généreuse et de campements de toiles, pour les excursions et les opérations d’incentives. On peut aussi manger de succulentes viandes grillées dans les gargotes du centre ville, et des méchouis non moins délicieux. Les poules et les pintades des élevages locaux pourvoient également à la consommation de ces produits du terroir à la saveur incomparable.

Le peuplement animal du Grand Sud comprend de surcroît des chèvres, des gazelles, des fennecs et des reptiles, en plus du dromadaire, maitre incontesté des lieux, qui règne sur ce vaste territoire. Il est mené par d’habiles chameliers qui le parent d’apparats bigarrés, où le turquoise et le grenat dominent. Juchés sur leurs montures, ils paradent nonchalamment. L’on s’écarte sur le passage de ce vaisseau amiral du désert, lui ménageant une haie d’honneur, pour ne pas entraver son imperturbable avancée. Ainsi va la vie aux confins de l’Algérie.

 

Royaume des prophètes

Arrimés à leur territoire, les habitants du plus grand désert du monde ont façonné, à leur image, ces cités arrachées au vent, à la brûlure du soleil et au roc. Basins damassés et chèches indigo auréolent de mystère les hommes bleus dont on ne perçoit que le regard. Les femmes, drapées de voiles moirés, dardent l’horizon, dans des poses altières. Nul ne peut les défier tant elles font autorité. Elles imposent leur présence dans un silence abyssal. Puis le rompent, entonnant en assemblée des mélopées modulées par les sons mats des tambours à eau.

Depuis toujours, le Sahara captive. Si densément riche en dépit d’un apparent dépouillement, il a de tout temps été perçu comme redoutable autant qu’attirant. Jean-Louis Bernezat, guide de haute montagne, ne cesse, depuis quarante ans, d’en arpenter les sommets, en compagnie d’Odette, son épouse.

100 1607D’autres, avant lui, ont succombé à l’appel du désert, à l’instar de l’alpiniste et écrivain Roger Frison-Roche. Ils sont aussi nombreux les contemplatifs, les esthètes et les mystiques à être venus s’initier et chercher le sirr, le secret. Comme cette Allemande, saisie à peindre dans l’immensité de l’Ahaggar, et qui a créé une fondation, la Jutta Vogel Stiftung, laquelle a vocation à promouvoir la culture de ce désert d’Afrique. A une autre époque, le peintre Etienne Nasreddine Dinet la devança, plantant son chevalet à Bou-Saâda. De la même manière, Charles de Foucault s’éprit du Sahara, au point d’y installer son ermitage, du haut de l’Assekrem. Aurélie Picard y finira sa vie, aux côtés de son mari, chef de la confrérie soufie Tidjania, et Isabelle Eberhardt scellera son destin à Aïn-Sefra, où elle repose.

Depuis toujours, les voyageurs d’Occident reviennent à la source, dans ce qui fut le berceau de l’humanité. « N’y viennent-ils pas pour retremper leur énergie spirituelle ? », questionne Chérif Rahmani, président de la Fondation Déserts du monde, avant de conclure : « Ce qu’on appelle désert est demeuré le royaume des Prophètes ». Pour tenter de découvrir quelques-unes des énigmes du Grand Sud saharien, il faut alors aller au rythme du ressac des vents de sable. Il faut se fondre et s’y confondre, jusqu’à lui appartenir. Ce n’est qu’ensuite qu’il se dévoile et que la magie opère…  

 

Festival d’Imzad

100_1484.JPGCes moments d’exception ont eu lieu en novembre 2011. Sept jours et sept nuits durant, la capitale du Hoggar a revêtu ses habits de lumière pour accueillir la Troisième Rencontre internationale d’Imzad. A l’extrême sud de l’Algérie, tout ce que le désert compte comme talents s’est donné rendez-vous à Tamanrasset. Peintres, maîtres forgerons, sculpteurs, danseurs de sabre, musiciennes et musiciens, poètes… les artistes sahariens et sahéliens ont convergé vers la palmeraie pour faire démonstration de leur virtuosité.

Le tarmac de l’aéroport a été investi par cette foule venue de Djanet, de Tombouctou, d’Agadez et d’Alger, d’Europe et d’Asie. Dans la flotte de la compagnie nationale Air Algérie, des milliers de passagers ont été transportés pour la circonstance, et ont pu assister à un évènement unique, organisé par l’association « Sauver l’imzad ». Des spectacles de tambour tindé, de flûte tazamart et de danse de l’épée ; des rodéos chameliers, des concours d’élégance et de décoration de tente ; la distinction des meilleures instrumentistes ; des joutes poétiques… La Perle du Sahara a été le théâtre de ce festival surréaliste où se sont succédés, sur scène, les plus grands noms du Blues Touareg. A commencer par Atri N’Assouf, une formation qui réunit un Nigérien au chant et à la guitare, un percussionniste français et un bassiste burkinabè. Bien d’autres ambassadeurs de la culture sahélo-saharienne ont embrasé la foule. Parmi eux, Abdallah Ag Oumbadougou, l’ensemble féminin Tartit de Tombouctou, Nabil Baly Othmani de Djanet et le groupe Kel Assouf.

Au cours de cette semaine, d’éminentes personnalités ont également témoigné de la richesse de la poésie des gens du désert. Le philosophe Abdelhafid Hamdi-Cherif a dédié son intervention au chant bédouin et Amalia Dragani a esquissé le portrait des poètes. Mohamed Aghali-Zakara a souligné la vocation cathartique de ces créations poétiques qui soulagent les cœurs meurtris.

L’orchestration de cette semaine de festivités revient à Farida Sellal, qui a rencontré le Grand Sud il y a 35 ans, et œuvre depuis à la sauvegarde de la culture et de la langue tifinagh des peuples du désert. Depuis des années, elle n’a de cesse de magnifier l’imzad, une vièle monocorde emblématique de la culture des Kel Tamasheq, qu’elle s’attache à sauver de l’oubli. « Cette corde symbolise la culture des déserts, ce patrimoine de l’humanité partagé par les Touaregs d’Algérie, du Niger, du Mali, de Mauritanie…L’imzad les relie. L’instrument créée le lien entre tous. Veillons à perpétuer l’esprit romanesque des gens du désert, car c’est cet esprit qui veillera sur le foyer de notre maison commune... », défend avec force l’initiatrice de ce festival.

Jadis, les Targuis scandaient leurs épopées au rythme de l’imzad, qu’interprétaient leurs compagnes, pour honorer leur retour au campement. Mais au fil du temps, l’usage de cet instrument tendait à disparaître. Seules quelques femmes âgées savaient encore en jouer. Pou100_1783.JPGr perpétuer cette pratique instrumentale, les Imouharsse sont réunis au sein de l’association « Sauver l’Imzad », fondée par Farida Sellal, sous les bons auspices de hauts dignitaires, dont l'Amenokal Hadj Moussa Akhamokh. Un festival a été organisé, en partenariat avec le ministère de la Culture d’Algérie, et un deuxième, et enfin cette troisième édition, en 2011. Et c’est ainsi qu’un violon à une seule corde a permis la réunion de 180 000 personnes, en novembre, à Tamanrasset !

En parallèle, on a inauguré Dar el Imzad, la Maison internationale des artistes. Les compagnies Sonatrach et Sonelgaz ont apporté leur pierre à l’édification de cette splendide infrastructure en en finançant une partie de la réalisation. L’espace culturel a été édifié grâce à la contribution de l’entreprise Cosider qui a construit, sur 10 000 m2, les salles de cours et de spectacles où l’on y enseigne à présent l’imzad, ainsi que des ateliers où sont fabriqués des instruments de musique. A terme, l’ensemble disposera d’équipements audiovisuels, d’une médiathèque et d’un musée où seront consignés les savoirs ancestraux des nomades. Dans des boutiques d’art attenantes sont d’ores et déjà exposées les créations des artistes et artisans : bijoux en argent ciselé et bois d’ébène, articles de maroquinerie – sacs, selles et sandales -, chèches et autres tenues sahariennes.

Le Hoggar a recouvré sa grandeur et sa splendeur originelles. Poètes et créateurs d’Algérie, du Sahara et du monde pourront prochainement séjourner en résidence à Tamanrasset. « Dar El Imzad sera le point relai de la Transsaharienne passant par Tamanrasset, capitale culturelle et de convergence des modes musicaux et culturels de l'Afrique subsaharienne », annonce l’association.

 

Caravansérail sur la route Transsaharienne

Le rayonnement extra-muros de « Tam » et de toute la région est à présent bien engagé. La beauté des lieux et des paysages environnants ajoute encore au charme de cette cité à nulle autre pareil, où l’on peut programmer, de septembre à avril, des circuits et des séjours touristiques dans le Hoggar à des tarifs concurrentiels. Air Algérie produit la destination à 15 000 dinars au départ d’Alger, et propose également des formules comprenant le billet d’avion ainsi que l’hébergement, à des prix tout aussi attractifs. Et pour ceux qui voudraient combiner avec d’autres villes sahariennes du Sud et du Grand Sud, la compagnie aérienne a renforcé sa desserte à destination de Djanet, de Ghardaïa et de Béchar.

Les projets structurants entrepris depuis quelques années contribuent encore davantage à l’essor de cette ville caravanière, au premier rang desquels la route transsaharienne. Pas moins de 4 500 kilomètres relient Alger la Méditerranéenne, à l’Océane Lagos, au Nigeria. Une liaison par fibre optique est également en cours de réalisation, sur le même tracé, entre les capitales algérienne et nigériane. Et, à l’horizon 2015, c’est un autre projet colossal qui sera achevé, celui du gazoduc algéro-nigérian, à destination de l’Europe.   

Le Grand Sud algérien peut ainsi ambitionner d’être un hub où transitent hommes et marchandises. A la croisée des mondes, Tamanrasset, ville passante investie par les voyageurs et les commerçants, est désormais une étape incontournable entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Quelque 100 000 habitants résident déjà dans cette cité située à la croisée de l’Aïr, au Niger, et de l’Adrar des Ifoghas, au Mali.

Autrefois enclavée et désertifiée, la wilaya est aujourd’hui alimentée en eau via un pipeline de 750 km qui100_1573.JPG transporte la précieuse ressource depuis la nappe albienne d’In Salah, d’où elle provient. Ce titanesque transfert, piloté par l’Algérienne des eaux, a requis les meilleures expertises internationales. Les populations locales bénéficient maintenant « H24 » de cet indispensable breuvage. « Depuis mars 2011, l’eau coule au robinet. Elle provient d’une nappe souterraine de 700 000 km2, dont le volume est estimé à 40 000 milliards de m3, soit la moitié de celui du Bassin méditerranéen. Pour l’atteindre, il a fallu forer à la dynamite dans le basalte, et pomper à 600 mètres de profondeur », atteste Liess Hidouci, directeur des projets de l’Alimentation en eau potable (AEP).

Prochainement, c’est le réseau de gaz de ville qui va être installé. Tous ces aménagements vont favoriser l’émergence de cette capitale régionale sur la scène nationale et renforcer les connexions entre le Nord et le Sud. Said Meziane, wali de Tamanrasset confirme. « La ville va connaître une croissance extrêmement importante et ces projets contribuent à son développement. Qu’il s’agisse de Dar El Imzad, des infrastructures d’eau, de gaz et de transport, des activités touristiques qui s’inscrivent dans une logique de changement, de l’agriculture, du commerce, de l’enseignement universitaire… tout cela marque le lien qui scelle l’ancrage du Nord au Sud, de l’Algérie et de la Transsaharienne ».

La capitale du Hoggar se métamorphose. Demain encore, d’autres réalisations parachèveront les programmes déjà accomplis. On annonce en effet l’ouverture d’un théâtre, la revitalisation des palmeraies et des systèmes d’irrigation, la construction d’infrastructures de tourisme de classe internationale, la réhabilitation de la foire régionale… Et on attend la prochaine édition du Festival d’Imzad, qui promet encore de passionnants et fabuleux moments de partage dans le Grand sud algérien… et ailleurs.

 

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 16:37

 

Au royaume de l’imzad, les femmes sont reines

 

Paru dans Le magazine de l’Afrique – Janvier-Février 2012

 

            100_1476-bis-copie-1.jpg  100 1786 bis 100_1411.JPG              

 

Reportage à Tamanrasset. Sept jours et sept nuits durant, du 11 au 18 novembre, la capitale algérienne du Hoggar a été investie par les Hommes bleus et leurs voiles indigo. Retour sur un événement artistique riche en émotions.

D’Algérie, du Mali et du Niger, les Imouhars se sont donnés rendez-vous à Tamanrasset, à la faveur de la Troisième rencontre internationale d’Imzad, un festival soutenu par le ministère de la Culture. Joutes poétiques, concerts de blues touareg, rodéos chameliers, concours d’élégance… Les artistes du désert ont fait montre de leur talent dans un décor à couper le souffle. Sur la route qui mène à l’Assekrem, dans l’ombre chaude du pic Iharen, le public est venu écouter ces maestros du verbe déclamer leurs stances et applaudir chanteurs et musiciens du Sahara, danseurs de l’épée et lutteurs targuis.

C’est dans cette ambiance féérique que l’on a pu découvrir les multiples facettes de la culture sahélo-saharienne, celle des populations algériennes de l’Ajjer et de l’Ahaggar, de l’Aîr au Niger et de l’Adrar des Ifoghas (nord-est du Mali). Tamanrasset, caravansérail sur la route transsaharienne, a accueilli une rencontre unique autour du patrimoine Kel Tamasheq et saharien.

Des spectacles de tindé, de tambour d’eau, de flûte tazemart ont ponctué le festival, ainsi que des démonstrations d’imzad, une vièle monocorde, symbole de la culture targuie. Jadis, les Touaregs chantaient l’honneur guerrier et l’amour courtois accompagnées par des joueuses d’imzad. Pour perpétuer cette tradition et transmettre ce savoir qui se meurt, une association a été fondée ainsi qu’un espace culturel : Dar El Imzad, la Maison internationale des artistes, inauguré en novembre dernier. A l’origine de cette réalisation, Farida Sellal qui a séjourné des années dans la wilaya et a œuvré à la valorisation de ce patrimoine d’exception. En 2004, elle a ouvert à Tamanrasset une école dédiée à la transmission de cette culture. L’année suivante a eu lieu un colloque international. « Notre objectif est de nous attacher à la tradition tout en la modernisant. Ainsi envisage-t-on à présent la captation sonore de l’imzad par laser », assure cette physicienne qui n’a de cesse de promouvoir l’identité millénaire de la civilisation touarègue.

Sur la scène de la palmeraie Imzad, se sont produit quelques-uns de ces artistes talentueux que le désert a engendrés. Fadimata Walet Oumar, chanteuse de la formation féminine Tartit, est venue de Tombo uctou, au Mali. Sa voix, décrite comme hypnotique, a transporté la foule dans l’univers mystique et festif des Touaregs. Comme d’autres, elle a fait le tour du monde - aux Etats-Unis, en Nouvelle-Calédonie, au Brésil, à Singapour - pour faire connaître la culture des kel Tamasheq. « Je chante l’exil, la paix, la démocratie, l’union des peuples touaregs », confie-t-elle.

100_1772.JPGAbdallah Ag Oumbadougou, originaire d’Agadez (Niger), s’impose sur la scène des musiques du monde dans un registre électro-roots. « Quelque chose s’est passé que vous ne comprenez pas. Vos enfants ne parlent plus votre langue », scande sur scène le « bluesman du Sahara ». De festival en festival, il promeut l’expression des nomades, de ceux que l’on appelle aussi les hommes libres. On le retrouve dans Desert rebel, un collectif qui s’est formé autour de lui, avec notamment le guitariste de Mano Negra, le chanteur breton Guizmo (du groupe Tryo), la Camerounaise Sally Nyolo et Imhotep d’IAM. Le berbère algérien Amazigh Kateb (ex leader de Gnawa Diffusion) s’est joint à eux.

 

Blues touareg

Tinariwen est un des autres groupes mythiques de la région. Il est apparu à la fin des années 1970 et s’est fixé à Tamanrasset. En 1990, les musiciens ont rejoint le Mali qui était alors en rébellion. Leur Blues touareg, très fortement soutenu par les sons mélancoliques des guitares électriques, les démarque vite du répertoire traditionnel. Les paroles évoquent l’errance et l’âpreté d’une existence passée à traverser des territoires dont les frontières ont été tracées par le colonisateur de naguère et qu’ont hérité les pays au lendemain de l’indépendance.  

Le « langage voilé » des Imouhars véhicule l’histoire, et participe à la sauvegarde et à l’unité de cette nation dont la patrie est le désert. De là provient le si vaste spectre de chants bédouins qui puisent à la source de la culture libyco-berbère.

Lors du colloque international sur la poésie des gens du désert, Mohamed Aghali-Zakara, enseignant-chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco Paris), a décrit les fonctions cathartiques de ces poèmes musicalisés. Ils soulagent l’amertume et permettent de transcender l’adversité, comme lors de la grande sécheresse au Sahel, dans les années 1970, période durant laquelle les Touaregs ont été contraints à l’aumône et à l’exil pour survivre. « En 1974, la population a dû à aller à la distribution de sorgho des Américains. Il en est qui n’ont pu recevoir leur part de céréales. Alors, pour restaurer l’honneur de ceux qui se sont sentis profondément humiliés, un poème a été écrit. Il dit en substance que la dignité est du côté des misérables », a-t-il témoigné, à la tribune de la Maison de la culture de Tamanrasset.

La musique des Tinariwen s’inscrit dans ce mouvement de transmission de l’esprit et des valeurs chevaleresques des  Imouhars. Celle des Baly, une famille de musiciens de Djanet, aussi. Othmane, le père, a été élevé au son de l’imzad qu’interprétait avec virtuosité sa mère. Joueur émérite de oud, il s’est accompagné à son tour de voies féminines. Nabil, son fils, reprend le flambeau. Il troque le luth de son père contre une guitare électrique et écume les scènes, à commencer par celle du Festival d’Imzad où sa présence a été saluée par la gent féminine d’Afrique et d’Europe. En 2009, il a signé Awalin aux côtés du compositeur et percussionniste américain Steve Shehan. 100_1756.JPG

La Troisième rencontre internationale d’Imzad a été clôturée en apothéose par Afel Bocoum qui synthétise les différents courants musicaux de cette région, mixant les rythmes peuls, touaregs et songhaï. Riche héritier du Malien Ali Farka Touré, il perpétue une tradition qui lui vient de Niafunké, une ville située sur le fleuve Niger.

L’Association Sauver l’imzad a gagné son pari. La culture des Kel Tamahaq a franchi le seuil de  l’Ahaggar et entame sa renaissance sous le feu des projecteurs. Badi Lela Bent Salem, maîtresse de tindé et guitariste, toujours à l’œuvre depuis sa plus tendre enfance, peut poursuivre à l’envi ses récitals, à Tamanrasset, Istanbul, Paris ou Tokyo. Les femmes seront toujours à ses côtés pour perpétuer la musique de l’imzad et soutenir le phrasé des hommes, sous les bons auspices des Aménokals, sages d’entre les sages de l’Ahaggar.

 


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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 07:32

 

Les graffs s’affichent à Tunis

 

Paru dans Arabies – Janvier 2012

 

La révolution tunisienne a entraîné dans son sillage la liberté d’expression. Les graffeurs d’aujourd’hui réalisent d’édifiantes fresques à ciel ouvert.

Ils s’appellent SK-One & Meen-One, ce sont les graffeurs de la Tunisie libérée. Ils investissent les murs qui bordent les terrains vagues, les hangars abandonnés, la Toile ou les réseaux sociaux. Ils bombent leurs états d’âme à coup de peinture aérosol. Leurs visuels éphémères font désormais partie du paysage. Rouge sang ou bleu électrique, à l’image de ce que vient de vivre le pays, les lettres se délient et écrivent leur partition dans un pays où l’expression artistique n’est désormais plus muselée.

Les nouvelles figures du street art tunisien ont pris les villes d’assaut. Leurs graffs s’affichent en 3D et en quadrichromie à Tunis, Gabès, Hammamet, Sidi Bouzid ou Tozeur. Art plutôt underground et contrôlé sous Ben Ali, il a droit de cité aujourd’hui, et s’expose au vu et au su de la foule, dans les lieux publics et les espaces privés. Il en est qui sont même allés jusqu’à taguer les résidences du clan présidentiel de naguère, investissant ces bâtisses aujourd’hui éventrées pour clamer leur espoir. D’autres œuvres, dont les contours ne sont pas sans rappeler la calligraphie arabe, s’accrochent sur les cimaises des galeries d’art.

Quelques graffeurs sont devenus des références à l’international. Précurseurs en matière picturale, ils customisent des vêtements et du mobilier, comme Jaye (Karim Latrous dans le civil), qui a vécu entre la Tunisie et la France. Il a ouvert la voie, devenant un designer de renom dans la profession. Figure montante de la discipline, il expose à Paris, New York et… Tunis ! Avec son complice Nilko, il a opéré dans de nombreux registres. Et les commandes affluent, que ce soit pour l’école des Beaux-Arts de Tunis où il réalise une performance artistique, ou pour un groupe de rap américain. Jaye et Nilko déposent leur griffe sur tous les supports : le hors-bord d’un champion, une série limitée de manteaux de cuir ou encore la décoration du plateau télévisé de l’Eurovision.

Plus récemment, c’est à la maison des Trabelsi que le Franco-Tunisien s’est « attaqué », au lendemain de la chute du régime. « Avec Selim Tlili, au pochoir, nous avons investi les lieux pour aller peindre cette fameuse maison. Nous avons organisé une mise en scène pour opérer en plein jour, devant le public. Ce site est à présent un lieu de pèlerinage », atteste Karim Latrous qui explique que la révolution l’a remotivé pour entreprendre de nouveaux graffitis.

Artistes mais aussi citoyens responsables dans cette Tunisie qui s’ouvre à la démocratie, Jaye, SK-One et Meen-one ont pris part à la campagne d’affichage en faveur du vote. Les variations du verbe voter – conjugué à l’impératif et décliné à la forme exclamative – se sont exposées à l’espace Mille Feuilles de La Marsa.

La dessinatrice Nadia Khiari, qui sévit quotidiennement depuis la révolution avec son personSelim-tlili-Mohamed-Bouazizi4.jpgnage Willis From Tunis, s’est jointe à eux. « Willis From Tunis a émergé pendant le discours « Je vous ai compris » du président déchu. Ce sont mes proches qui m'ont poussée à publier les dessins sur un profil Facebook afin qu'ils puissent les lire à distance durant ces longues nuits de couvre-feu », confie-t-elle à Tekiano.Com, un des sites web qui fait écho de l’actualité de cette discipline artistique, avec Wled El Banlieue.

De tous les combats. Le dessin, qu’il soit caricature ou graffiti, prend désormais une large part aux débats. Il est de tous les combats. Le dernier en date de Jaye est d’avoir conçu l’affiche de son nouveau concept : « la république islaïque de Tunisie ». Sa devise - liberté, solidarité, espoir, dignité, fraternité – est estampillée sur son site. Le graphi-peintre Selim Tlili s’est de son côté illustré avec une opération inédite : la vente sur Internet des parts pixel du portrait qu’il a peint du martyr de la révolution, Mohamed Bouazizi. Les fonds recueillis sont destinés au financement de deux projets de développement dans les régions les plus vulnérables du pays. 

Nombreux sont ceux qui emboitent le pas à ces disciples du street-art. « La Tunisie est en pleine effervescence artistique. Les peintres se lâchent. Avant le 14 janvier, le graff était encadré par le pouvoir et se limitait à des peintures sur toile qu’on exhibait dans des galeries d’art. On fait à présent des graffitis de rue visibles, qui sont de surcroît lisibles par tous. Ils délivrent des messages dont le contenu prône la tolérance », explique Jaye. Seul ombre au tableau, la peinture en aérosol est peu disponible sur le marché tunisien. Et se la procurer relève de la performance. C’est actuellement ce qui freine la production artistique. Mais il y a tout lieu de penser que ce problème sera graduellement résolu, grâce à des évènements qui participent à sa promotion. Comme celui qui a eu lieu cet été, autour des cultures urbaines, et qui a été largement médiatisé et soutenu par des mécènes.

Breakdance et cultures urbaines, un show organisé en juillet, à Carthage et Sidi Bou Saïd, a réuni pas moins de cinq pays autour des pratiques artistiques urbaines. Le ministère tunisien de la Culture et celui de la Jeunesse et des sports ont eu l’insigne mérite d’associer à cette manifestation d’envergure l’Institut français de Tunisie (IFT), le Goethe-Institut, le British-Council, l’Agence espagnole de coopération internationale (Aecid) et le réseau des instituts culturels nationaux de l’Union européennes (Eunic). « L'Institut français de Tunisie s'est beaucoup impliqué dans l’événement Breakdance et Cultures urbaines », convient Anne-Sophie Braud, chargée de mission culturelle à l’IFT.

Le Battle of the Year (Boty) a planté le décor à l’Acropolium de Carthage. Seize équipes de breakdancers ont exécuté des vrilles et autres figures acrobatiques à défier les lois de l’apesanteur. Les stars du graff tunisien étaient également conviées aux festivités. Leurs créations ont servi de toile de fond aux joutes chorégraphiques. Le street-art tunisien a ainsi connu son heure de gloire.

Le Boty Tunisia a permis aux meilleurs de décrocher une place pour la finale africaine au Zimbabwe, avant l’obtention du visa pour Montpellier, en novembre, lors du Braun du Boty. Cette finale mondiale voit s’affronter des danseurs – les Bboys et les Bgirls - des Balkans, d’Amérique centrale, d’Italie, du Brésil, du Japon, d’Inde, du Moyen-Orient...

En somme, l’art fédère là où les discours ne parviennent pas toujours à rassembler. Le constat vaut pour le graff - et plus généralement pour le street-art. Les cultures urbaines réussissent un tour du monde en beauté. Et la Tunisie prend toute sa part à présent qu’elle a reconquis son droit à l’expression.


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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:08

 

Troisième Rencontre internationale d’Imzad, Tamanrasset

 

Paru dans Africultures

Le site et la revue des cultures africaines


- Novembre 2011 -

 

 

100_1782.JPGTamanrasset, étape incontournable sur la route transsaharienne, a été le théâtre d’un festival culturel qui marque le retour de la capitale du Hoggar sur la scène touristique mondiale. Découverte.

 

Tamanrasset a accueilli la Troisième rencontre internationale d’Imzad et a donné à voir, en l’espace de quelques jours, la richesse du patrimoine culturel et artistique de la civilisation touarègue. Sept jours et sept nuits durant, du 11 au 18 novembre, a eu lieu un festival haut en couleurs. Pick-up et chameaux ont convergé vers la place où a eu lieu l’inauguration du Festival d’Imzad.

Farida Sellal, présidente de l’association « Sauver l’Imzad », a lancé les festivités aux côtés de celles et ceux dont la culture a été mise à l’honneur : les Imouhars. Cette troisième édition a attiré un public venu d’Algérie, d’Afrique de l’Ouest, d’Europe du Nord et de l’Est, ainsi que de Chine.

Le festival a vu la participation de Abdallah Oumbadougou, Afel Bocoum, Tartit, Nabil Baly Othmani, Kel Assouf... des artistes du Sahara et du Sahel, venus d'Algérie, du Mali, du Niger, de Paris ou Bruxelles. Imzad et guitares électriques ont vibré dans ce décor naturel que constitue l’Ahaggar.

Le Festival de l’Imzad marque la renaissance du Grand sud, qui est relié à la capitale algérienne, via la Transsaharienne. « Tam » peut ainsi se hisser au rang de premier carrefour urbain du Hoggar. Le pays des Hommes bleus est aussi alimenté en eau, depuis quelques mois. Le méga transfert - sur 750 km - des eaux fossiles de la nappe albienne d’In Salah y contribue.

Le tourisme, élément éminemment structurant de l’économie de la région, est également promu. Sur ce plan, on prévoit l’implantation d’enseignes de classe internationale qui viendront renforcer l’offre existante dont le joyau actuel est l’hôtel Tahat, construit en 1978 par Ferdinand Pouillon. Mohamed Amine Hadj Saïd, directeur général de l’Office national du tourisme (ONT), annonce l’aménagement de nouveaux sites et l’ouverture de circuits. « Les opérateurs de Tamanrasset préparent de nouveaux produits dans le respect de l’environnement. Des bivouacs dans des hôtels à mille étoiles sont organisés dans l’Assekrem et le Tassili, avec vue sur le plus beau coucher du soleil qui soit ».

La capitale du désert se prépare à accueillir les voyageurs d’Algérie et de l’étranger dans ces espaces d’exception où alternent, à l’infini, oasis, cascades, montagnes et dunes. La Rencontre internationale d’Imzad concourt à la relance de l’activité touristique, tout comme Dar El Imzad, la Maison internationale des artistes, un institut de formation destiné aux artistes locales ainsi qu’aux passionnés des arts traditionnels des déserts.

Tamanrasset entame graduellement - et sûrement - sa métamorphose, et promet de nouveaux évènements riches en émotions aux inconditionnels du désert algérien et de la culture touarègue.

 

 

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 14:59

 

 

 TAMANRASSET

  Capitale du Hoggar

 

Retour d'Algérie où s'est tenue la Troisième rencontre internationale d'Imzad, du 11 au 18 novembre, dans une ambiance totalement inédite. Moments choisis, en exclusivité... pour les inconditionnels du Grand sud algérien, du Sahara et du Sahel.

 

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Levé du jour, le 11 novembre, après une traversée de nuit de l'immensité algérienne, sur l'axe Alger-Tamanrasset, soit quelque 2 000 km.

 

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100_1412-bis.jpg

 

Inauguration du Festival

A la tribune Farida Sellal, présidente de l'association "Sauver l'Imzad",

ainsi que Saïd Meziane, wali de Tamanrasset, et des artistes et intervenants targuis.


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Lancement d'une semaine de festivités où les artistes ont fait démonstration de leur talent

devant un public venu d'Algérie, du Mali, du Niger,

et plus largement d'Afrique et d'Europe.

 

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Instantanés saisis au hasard...

 

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Derniers instants passés dans le Hoggar...

 

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Algérie SITEV Décembre 2010 070 (9) bis


... à écouter l'imzad.



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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 05:36

 

Naïma El Melkaoui

Peintre Plasticienne

 

« Une vision onirique du monde »

 

Naïma El Melkaoui attrape au vol des instantanés de vie dont elle immortalise des fragments dans ses tableaux.

Acryliques sur toiles, croquis, peintures à l’huile… Abstrait, figuratif, surréaliste… Tout est prétexte à la peinture.

« Dans mon dessin, je cherche la joie, je laisse parler mon âme », confie celle qui reconnaît que l’art lui insuffle la force et le courage de vivre, d’exister.

 

Millau saisie par l’artiste

 

DSCF4472.JPGSurprenante artiste… Capable de se fondre dans tous les décors !

Tout à son aise à Millau, elle succombe au plaisir d’immortaliser en ocre vif des pans entiers de cette ville, où elle passe et repasse, désormais que la voilà enracinée à ces terres fécondes.

Son regard vagabonde et se pose sur les pierres de cette cité légendaire. Elle saisit, dans leurs moindres anfractuosités, les détails de ces édifices qui recèlent les secrets de feu les bâtisseurs de naguère.  

 Dans des coloris toujours flamboyants, elle ose des bleus exaltés pour nimber les cieux azurés.

Elle tapisse d’émeraude quelques arpents de roche et lisse l’eau de ses encres sanguines.

Se marient ces reflets rougeoyants aux ombres verdoyantes. Et la magie  opère…

Les œuvres de Naïma El Melkaoui enchantent les âmes et réchauffent les cœurs !

 

 

 

Hymne à la femme

 

Qu’ont-elles en commun les naïades qui peuplent l’univers pictural de

Naïma El Melkaoui ?

 

Peut être ce soupçon d’émotion, peut être ce supplément d’énergie mystique,

dans cette façon si singulière d’implorer la clémence du

Tout-Puissant.

 

 

Danses sacrées

DSCF4403.JPG 

Derviches tourneuses dont les bras serpentent et s’enrubannent… les muses tournoient comme tournoient les feuilles dorées. En solo, en duo ou en trois mouvements, dans une même parfaite synchronie, les voilà danseuses sur des toiles aux fondus de turquoise, pigmentés de flocons ocre-orangé. Les voici offrant avec grâce leur douce féminité à la caresse du vent.

Sous le pinceau de l’artiste, des sirènes aux silhouettes ourlées d’antimoine prennent forme, comme animées par la main céleste.

Vaincus par tant de grâce, les dieux abdiquent.

 

 

DSCF4447.JPGVariations célestielles

 

Dans des ciels parfois orageux, l’horizon se nappe soudain de pourpre et d’ébène. Semblent sourdre les foudres divines. S’inclinent alors ces cous graciles, sous la lueur pâle que reflète la lune, jusqu’à presque se détacher.

Mais tels des roseaux qui plient sans se rompre, se relèvent finalement les têtes, pour mieux défier la vie.

 

 

 

Ode à la féminité

DSCF4398.JPG     

Dégagés de leurs ténébreux nuages, les visages s’éclairent, laissent entrevoir de furtives ondulations.   

A la lumière de l’astre du Maghreb al-Aqsa, du soleil en son royaume au pays du couchant, Naïma El Melkaoui nacre les étoffes de ses prêtresses de rose vénitien et de vert mordoré, et les lancent à la conquête des étoiles, à la conquête des cœurs.

Défilent, de toile en toile, une ribambelle de nymphes qui agitent de vaporeuses mousselines, des foulards aux couleurs chatoyantes.  

Savoir alors si les corps sublimés par la symphonie de couleurs que compose l’artiste, savoir si  ces corps résisteront à l’appel de l’amour…

 

 

 

Une vie à son œuvre


NaimSurr.jpgSes premières œuvres, c’est à l’hôtel Tour Hassan, à Rabat, qu’elle les expose, en 1986. Naïma El Melkaoui a 18 ans. Elle participe ensuite à plusieurs festivals artistiques ce qui lui vaut, dès 1994, un tableau d’honneur et différents prix.

Tour à tour professeur d’arts plastiques et animatrice d’émissions artistiques à la télévision marocaine, elle n’a de cesse de dédier sa vie à sa passion : la création picturale.

En ce sens, elle participe à des programmes consacrés à l’art, et notamment à Podium 2000. Elle présente également les émissions Sabah Saïd et Nadi Almarah.

Durant ces mêmes années, l’artiste est présidente de l’Association Nawariss des arts plastiques, membre de l’Association des arts plastiques de Rabat et vice-présidente de l’Association d’arts plastiques de Tiflet.

Du Maroc à la France, Naïma El Melkaoui tisse sa toile. Ses œuvres sont mises en lumière dans de nombreuses expositions.

De 1986 à 2006, à Rabat, Kenitra, Tiflet, Khemisset, Meknès, Fès, Taza, Tanger…

Puis à Marseille, Montpellier, Vaison-la-Romaine, Buzeins, Sévérac-le-Château, Millau, Palavas-les-Flots… depuis 2005. 

 

 

L’empreinte du Maroc

 

Il y a dans l’œuvre de l’artiste comme une mise en abyme du vécu originel. Un retour à l’acte fondateur, auxNatur004.jpg prémices de l’art, tel qu’intrinsèquement vécu au Maroc.

Naïma El Melkaoui n’a d’ailleurs jamais quitté le natal. Elle l’habite. Depuis la France où elle réside à présent, elle le visite, dans chacune de ses toiles.

Elle recrée, dans une fantasmagorie de couleurs et de lumières, les ambiances dont elle est la digne et fidèle héritière.

De la vallée fertile du Bou Regreg à Rabat, aux sentiers escarpés de l’Atlas, elle puise à la source du Maroc son inspiration.

Entre le pinceau et la toile, Naïma El Melkaoui enserre ses émotions, et la magie opère…

S’esquissent alors les contours des personnages, jadis, croisés, dont elle rehausse les ombres d’un trait de peinture. Apparaissent de flamboyantes pièces d’art aux motifs finement ouvragés.

Pour ne jamais se départir des souvenirs de cet ailleurs, elle scelle ainsi son destin à sa peinture qui évoque, à l’infini, les mille et mille richesses du royaume chérifien.

 

 

 

La presse en parle

 

« Il y a dans ses tableaux cette légèreté qui permet d’entrer dans l’entre-deux du rêve, dans une poésie picturale. » La Dépêche du midi – Février 2010

« L’œuvre de Naïma El-Melkaoui est sous-tendue par le rêve d’un monde où la poésie, la liberté et l’amour règnent. » Février 2010

« Le château de Sévérac se pare de douces couleurs, les tableaux figuratifs invitent à la découverte, les natures mortes expriment une parfaite maitrise technique, les danseuses offrent une très belle leçon d’humanité. » Midi Libre – Décembre 2009

« J’avais pu apprécier l’étendue de son talent, mais en replongeant dans son cheminement d’artiste, j’ai pu pleinement découvrir son univers tout en couleurs. Couleurs qui l’ont subjugué dès sa plus tendre enfance, à Rabat, au Maroc. »

« Maitrisant une large palette technique, elle passe de la peinture à l’huile, aux pastels et aquarelles, à la réalisation de poteries ou de sculptures. » Octobre 2008

« Parmi la jeune peinture marocaine, Naïma Melkaoui s’est frayée une voie très prometteuse. Ses visions oniriques confrontent le spectateur à un théâtre d’ombres régi par des rapports mystérieux entre l’homme et l’espace. » Youssef Ouahboun - L’Opinion – Mars 2003

« Un réalisme pictural de bon aloi ». Al Bayane - 1993

 

 

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 11:59

 

Tipasa, l'antique cité

 

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Cité jadis vivante et animée, Tipasa est aujourd'hui un sanctuaire qui recèle la mémoire de la civilisation romaine.

Le site est entretenu avec ferveur par l'Algérie, qui met en valeur ce patrimoine, le deuxième au monde après celui de l'Italie !

Bucolique à souhait, l'endroit est tout indiqué pour flaner, méditer et s'isoler...en toute tranquillité.

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Dans les vestiges de ce qui fut l'un des plus puissants empires, est consignée l'histoire de l'humanité.

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En certains endroits, le temps n'a, semble-t-il, pas déposé sa patine, et demeurent, presque intacts, des fragments de ce que fut cette cité légendaire.

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A quelques encablures de Tipasa, sur la route qui mène d'Alger à Cherchel, un autre monument témoigne de l'histoire : le mausolée royal de Maurétanie, encore appelé tombeau de la chrétienne.

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