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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 14:39


La Tunisie au fil de l'eau

 

Au carrefour des comptoirs commerciaux de l'Europe, de l'Afrique et du Moyen-Orient, l’impétueuse et talentueuse Tunisie déploie ses ambitions pour naviguer toutes voiles dehors sur  les autoroutes de la mer.

 

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Bordée par 1 300 kilomètres de côtes, la Tunisie bénéficie d’une situation privilégiée qui lui assure des ressources conséquentes dans différents secteurs d’activité. A fortiori avec les nouveaux projets qui émergent dans bon nombre de ses ports, et qui l’autorisent à s’élever au rang de plate-forme internationale de commerce en Méditerranée centrale, et à se positionner comme vivier de ressources halieutiques. Cela lui permet  aussi d’être une destination de choix pour les plaisanciers en quête de sérénité, de beauté et de majesté.

Pour assurer dans les meilleures conditions le trafic maritime, l’Office de la marine marchande et des ports (OMMP) qui gère et exploite ses installations au service des navires et des marchandises transitant par les sept ports ouverts au commerce international, a engagé une réforme portuaire programmée dans le cadre du XIè plan. Une réforme d’autant plus utile dans ce pays où 97 % des échanges extérieurs sont réalisés par voie maritime. Cela lui a permis d’accroître de 6 % son trafic, pour atteindre 24,1 millions de tonnes en 2007. Cette évolution a été enregistrée au niveau des ports de Sfax, Radès et Bizerte qui dépassent les cinq millions de tonnes. Il en est de même pour le trafic des passagers et croisiéristes dont le taux ne cesse d’augmenter depuis dix ans. Quant aux quatre autres ports -Goulette, Sousse, Gabès et Zarzis- leur développement est de la même manière avéré.


Commerce maritime. A l’extrême nord du pays, le port polyvalent de Bizerte-Menzel Bourguiba est appelé à jouer un rôle prépondérant dans le développement socio-économique et culturel de la ville et de son arrière-pays qui bénéficient pour cela des dessertes terrestres ad hoc. « Favorisé par sa position stratégique sur l'axe maritime Gibraltar Suez, sa proximité du Sud de l'Europe et l'essor que connaît le développement des zones industrielles dans la région et du parc d'Activités économique de Bizerte, le port offre aux industriels, aux investisseurs et aux professionnels du tourisme un outil commercial indispensable pour conquérir l'Europe et le marché méditerranéen » souligne l’OMMP. Pour l’heure, son activité se répartit principalement entre le transport d’hydrocarbures, puis dans une moindre mesure les marchandises générales et les céréales, et son trafic international est pour plus de moitié en lien avec l’Europe, puis l’Afrique pour un quart, tandis que l’Amérique compte pour près de 20 %.

Le port de la Goulette, aujourd’hui affecté au commerce avec l’Europe et l’Amérique et aux navires de croisiéristes, reçoit des cargaisons diverses dont des voitures, des céréales en vrac, etc. L’activité tend cependant à se spécialiser exclusivement dans le transport de passagers et dans le tourisme croisiériste. La région est en effet l’une des destinations les plus appréciées du bassin ouest méditerranéen.

Radès est le premier terminal à conteneurs de Tunisie où se réalise 90 % de l’activité. Il occupe une place importante dans la chaîne logistique nationale et offre des opportunités de construction d’ouvrages portuaires aux investisseurs privés et publics. La réalisation d'une extension de l'un de ses quais est du reste programmée. Et pour optimiser encore davantage la fluidité de l'activité portuaire, des mesures de facilitation et d'encouragement de l'enlèvement des marchandises ont été prises en octobre 2008, lors d’une visite d’une délégation composée du ministre du transport, du ministre des finances et du secrétaire d'Etat chargé du commerce. Il est également à signaler l’ouverture en avril dernier de la ligne maritime directe Radès–Casablanca pour le transport de marchandises. « Les deux parties estiment que les échanges commerciaux entre la Tunisie et le Maroc vont connaître une amélioration dans les prochaines années tant dans le cadre bilatéral qu’à l’échelle de la grande zone arabe de libre-échange, ou encore dans le cadre de l’accord d’Agadir  » souligne l’OMMP.

Avec une croissance de 26 %, la plus élevée de tous les ports, Sousse occupe la deuxième place en terme de volume transporté. Spécialisé dans le traitement des cargaisons diverses (dont un quart de céréales), l’infrastructure portuaire peut compter sur ses bons résultats à l’export, notamment avec l’Italie en direction de laquelle sont acheminés sable et marbre.

Au service du deuxième pôle économique du pays, Sfax connaît une évolution de 12 % avec 4,5 millions de tonnes/an. Il se caractérise par la polyvalence de son trafic, avec une dominante pour les vracs solides (phosphate et dérivés, sel marin, céréales ...). L’arrière-pays lui procure de substantielles ressources industrielles (huilerie, pétrole, gaz), agricoles (huile d’olive, produits de la mer…) et commerciales destinées pour partie à l’exportation. Cet ouvrage portuaire, comme celui de Gabès, a bénéficié lors de ce dernier trimestre d’importants travaux de dragage.

S’agissant du port de commerce à vocation industrielle de Gabès, il est spécialisé dans le transfert des produits chimiques à destination des usines avoisinantes de la zone industrielle, avec un transport de vrac comprenant du soufre et de l’ammoniac à l'import, de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés à l'export. A noter que les échanges s’effectuent pour plus de moitié avec l’Europe, mais que l’Asie et l’Amérique sont également présentes, ainsi que l’Afrique.

Enfin, Zarzis, localisé à l’extrême Sud-Est, assure les activités commerciales de la région pour ce qui est des exportations de sel marin et de pétrole brut, et des importations des produits pétroliers blancs. Il effectue en outre 10 % de ses rotations globales avec la Libye, sa voisine maghrébine située à 75 kilomètres du port.

A cet éloquent palmarès, s’ajoutera très prochainement le port en eaux profondes d'Enfidha, entre Hammamet et Sousse. Erigé à proximité de l’aéroport éponyme en construction, de l’autoroute Tunis Gabes et d’un réseau ferré performant, le port d’Enfidha, opérationnel en 2011-2012, est conçu pour les conteneurs du futur. D’une capacité de 5,6 millions de conteneurs et de 4 millions de tonnes de marchandises, il permettra de drainer une partie du marché de transbordement en Méditerranée centrale et de réaliser des économies d’échelle via l’utilisation de navires de très fort tonnage (80 mille tonnes).

Huit sociétés internationalement connues dans le domaine du transport maritime ont manifesté leur intérêt pour ce projet dont les travaux d’aménagement estimés à 1.400 millions d'euros devraient débuter fin 2008. Lors de la présentation de ce port de nouvelle génération aux sociétés présélectionnées, en septembre dernier, Abderrahim Zouari, ministre du transport a souligné que cet ambitieux ouvrage situé à proximité de la zone d'activité économiques et logistiques d’Enfidha s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Etat visant à hisser la Tunisie au rang de centre international de commerce et de services, et constitue un des fondements essentiels pour le développement du secteur du transport (source TAP).

 

port2.jpgDestination farniente. Si la Tunisie constitue une étape incontournable du trafic commercial maritime en Euro Méditerranée, Afrique et Moyen-Orient, elle est dans le même temps une destination touristique très prisée. Près de sept millions de visiteurs sont en effet venus en 2007 naviguer sur ses flots et séjourner dans l’une de ses nombreuses stations balnéaires. Tabarka, Bizerte, Gammarth au nord de la capitale, La Marsa, Sidi Bou Saïd, La Goulette, Hammamet, Sousse-Al Kantaoui, Monastir, Djerba… et Sfax Taparura sont ainsi des destinations courues par les touristes.

Parmi eux une clientèle des pays du Maghreb (37 %) en particulier des Algériens et  des Libyens, des Européens (60 % du marché) et des Chinois, en progression de 31 % en 2007. Ce rush touristique a requis des aménagements portuaires performants. Parmi les nouveaux équipements : La Goulette, où a été lancée en 2006 la construction d’un terminal pour bateaux de croisière intégrant en sus un village touristique haut de gamme,. L’objectif est d’accroître l’activité touristique et la promotion de l’artisanat au départ du principal port tunisien pour le trafic de croisiéristes et de passagers. Avec plus de 700.000 visiteurs en 2007 et près de 500 escales de navires, l’enjeu est en effet de taille.

Le site balnéaire de Taparura est un autre prestigieux projet, livrable l’été 2009. D’un montant estimé à plus de 140 millions de dinars, il combine écologie et modernité. Son financement provient de la Tunisie, et entre autres partenaires étrangers, de la Banque européenne d’investissement.

Pour garantir aux liaisons maritimes toute leur efficacité, la Compagnie tunisienne de navigation propose ses services dans le domaine du transport de passagers en Méditerranée et de fret sur cette même zone et en Europe du Nord. Parmi ses activités, citons également les croisières, la consignation de navires et la représentation d’armateurs étrangers. Elle est dotée à cet effet d’une flotte moderne et performante, dont le car-ferry «Carthage» en capacité d’accueillir 2.208 passagers et 660 voitures.  

 

Les produits de la mer sont les autres ressources issues du patrimoine maritime de la Tunisie. Et non des moindres. Classée en deuxième position en volume d’exportations agricoles, la production halieutique est estimée à 150.000 tonnes/an. Ces bons résultats résultent de mesures engagées par l'Agence des Ports et des Installations de Pêche qui gère 41 ports, et est elle-même sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques.

Ainsi les entreprises et bateaux ont-ils été mis à niveau pour répondre aux normes du marché extérieur, la flottille développée et les investissements augmentés. Dix grands ports (Tabarka, Bizerte, la Goulette, Kélibia, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès et Zarzis) abritent chalutiers, thoniers, sardinières et unités de pêche côtière. A noter que la région de Mahdia procure à elle seule 12% de la production halieutique nationale, avec 1.725 tonnes durant les huit premiers mois de l’année 2008.

 

Et pour parachever le dispositif maritime, Tunis se dote d’un port financier, premier centre offshore d’Afrique du Nord, pour un montant de 3 milliards de dollars. Promu par la Gulf Finance, le Port Financier de Tunis dont les travaux devraient s’achever en 2010 comprendra un centre d’investissement bancaire et de conseil, un centre dédié aux assurances et un autre, pour les transactions. A ceci s’adjoindront une marina, un complexe commercial et résidentiel et une Business School de classe internationale.

 

Paru dans Arabies, Mensuel du monde arabe et de la francophonie - N°261 - Janvier 2009

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