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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 17:11

 

L'enseignement supérieur en phase avec le marché de l'emploi 

- Interview réalisée en 2009 - 

El Bachir Kouhlani est directeur de l’Enseignement supérieur au Ministère marocain de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Jusqu’en 2006, il a été Doyen de la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca.

 

Depuis les  années  soixante-dix, le système d’enseignement supérieur fait l'objet de réformes. Quelles sont-elles ?

La plus importante et la plus profonde est celle de 2000 qui s’appuie sur les principes et les orientations de la charte nationale « Education et formation », laquelle a consacré et consolidé l’autonomie pédagogique, administrative et financière de l’université et placé l’étudiant au centre du dispositif.

Sur le plan pédagogique, le Maroc s’est inscrit dans le processus de Bologne en adoptant avec volontarisme, dès 2003, l’architecture LMD –Licence, Master, Doctorat. Ce système tel que mis en place a conduit, entre autre, à la refonte des programmes, le développement de nouvelles approches et de modes d’enseignement et à l’impulsion d’une dynamique de professionnalisation des filières de formation. Sur ce dernier point capital, nous sommes convaincus que c’est par cette voie de la compétence opérationnelle que nous assurerons des débouchés et une garantie de carrière à nos diplômés. En somme, la réforme a profondément transformé l’enseignement dans le supérieur en dotant le Maroc d’un  système flexible, ouvert et perfectible, permettant aux universités de proposer des adaptations de contenus de formations, principalement par rapport aux exigences des métiers en perpétuelle adaptation aux nouvelles techniques, notamment les NTIC.

La réforme du doctorat, qui constitue la dernière étape du processus LMD, a été mise en œuvre dès la rentrée 2008-2009. Elle a introduit des innovations scientifiques et organisationnelles importantes, en particulier l’organisation des études dans des Centres d’études doctorales (Cedoc) adossés à des structures de recherches accréditées au niveau des universités.

Depuis le démarrage de la réforme LMD, plus de I 500 filières ont été accréditées. Elles couvrent  plus de trente disciplines et un large éventail de spécialités. Environ deux tiers des filières sont à caractère scientifique et technique et plus de 50 % des formations sont professionnalisantes.

 

Depuis la réforme enclenchée en 2003 – 2004, que reste-t-il à mettre en oeuvre pour optimiser le système d'enseignement ?

Un plan d’urgence a été élaboré, visant à l’accélération de la mise en œuvre de la réforme sur les quatre  prochaines années (2009 – 2012). L’ambition est de l’adapter aux besoins du marché de l’emploi. Il s’agit pour cela d’introduire de nouvelles options professionnalisantes dans le cycle de la licence, de programmer des modules d’initiation à l’entreprenariat et des stages obligatoires.

De plus, il est nécessaire d’augmenter les effectifs dans les formations techniques et professionnalisantes. Des mesures vont par ailleurs être mises en place pour lutter contre le redoublement et le décrochage des étudiants. Un système d’orientation et des dispositifs de conseil seront instaurés dans le but de fournir aux futurs inscrits l’information nécessaire. Un parrainage sera mis en place pour faciliter leur adaptation à la vie universitaire, et des cours de mise à niveau organisés.

 

Quelles sont les filières concernées par ce plan d’urgence et quels sont les changements attendus ?

Ce sont principalement les filières de droit, d'économie, des sciences, des lettres et des sciences humaines qui accueillent la majorité des bacheliers et dont on escompte qu’elles répondent au mieux aux besoins des différents secteurs socio–économiques comme l’offshoring, le travail social, l’agroalimentaire, l’ingénierie, le tourisme, le BTP, etc.

C’est dans cette  perspective que les universités sont appelées, à partir de 2009, à traduire les mesures du Pacte national de l’Emergence industrielle en élaborant des filières de formation pour les métiers de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique et du textile.

Cette réorientation des formations vers plus de professionnalisation et de diversification a été accompagnée par la création de nouveaux établissements, notamment des écoles d’ingénieurs, de commerce et de gestion, et des écoles supérieures de technologie. Ceci afin de renforcer la politique de décentralisation et de proximité du service d’enseignement supérieur.

 

Le nombre d'étudiants du supérieur va s'amplifiant. Concrètement, comment cela s’organise-t-il ?

Pour accompagner cette croissance, la capacité d’accueil universitaire se développe à travers trois leviers : l’extension  des établissements  existants, la construction de nouveaux établissements et l’optimisation de l’utilisation des locaux disponibles.

Des mesures sont  également programmées pour renforcer les compétences du personnel de l’éducation, améliorer l’encadrement et revaloriser le métier. Tout comme l’adoption d’un mode de gouvernance fondé sur le parachèvement de la décentralisation et la mise en place d’outils de pilotage pour assurer une gestion performante du système. Enfin, est prévu la mise en place d’un dispositif d’information et d’orientation tenant compte des besoins de l’économie  et du marché de l’emploi.

 

Qu’en est-il du budget de l’Enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique ?

 Globalement, le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a augmenté de 48 % durant la période 2004-2008. Cette augmentation est plus remarquable au niveau de l’investissement où le budget a plus que doublé entre 2004 et 2008 (108 %).

Le budget de fonctionnement, hors salaires, a enregistré une augmentation de 24 % durant la même période. L’effort consenti par l’Etat en matière de financement se poursuivra pour l’opérationnalisation du programme d’urgence en vue d’adapter le système d’enseignement supérieur aux exigences de la réforme. Cependant la subvention de l’Etat sera octroyée dans le cadre d’une nouvelle approche basée sur la contractualisation et l’évaluation des résultats. Ce dernier point, sur lequel se joue la crédibilité de la formation universitaire, est capital.

La mise en œuvre de l’ensemble des mesures prévues dans le Programme d’urgence pour le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique nécessitera un budget global d’investissement et de fonctionnement estimé à 9,76 milliards de dirhams sur la période 2009-2012.

 

Parlez-nous du Campus virtuel marocain (CVM) chargé d’intégrer les TIC dans l’enseignement national ?

Il s’agit de moderniser les pratiques pédagogiques et de construire une offre de formation ouverte et à distance. Ce dispositif, d’abord expérimental, a vocation à prendre une très grande ampleur. Le CVM est articulé autour de centres Relais Campus Virtuel Marocain (RCVM), pour la gestion et la promotion de l’e–enseignement dans les universités.

A ce jour, dix centres de ressources ont été mis en place. Parallèlement à cette structuration, des formations sont mises en œuvre dans le cadre de la coopération pour préparer des experts qui auront à leur tour la responsabilité de former dans chaque université des dizaines de spécialistes en e-enseignement. Cela permettra aux universités, de devenir des créateurs de contenus, grâce à la maitrise des paramètres pédagogiques et techniques.

 

S’agissant de la recherche scientifique, quelle stratégie a été définie par les pouvoirs publics ?

Le développement de la recherche scientifique à l’horizon 2025 s’articule autour des axes suivants : l'agriculture en conditions difficiles ; l'amélioration de la qualité de la vie ; la connaissance, la préservation et la valorisation des ressources naturelles ; l'environnement et le développement durable ; les biotechnologies ; la gestion des risques ; l'innovation et la compétitivité des entreprises ; le développement socio-économique et culturel.

Les sciences et technologies de l’information et de la communication font l’objet d’un programme et d’un financement spécifiques. Sont également prévues des actions et des mesures pour promouvoir la recherche scientifique et le métier de chercheur, et l’orienter davantage vers les besoins de son environnement socio–économique.

 

Comment s’établissent les partenariats entre les universités et les entreprises ?

Des actions ont été entreprises ces dernières années, pour soutenir des projets d’innovation comme le programme Innova’Act ou le Réseau marocain d’incubation et d’essaimage. Des interfaces université–entreprise ont également été mises en place. 26 structures de ce type sont opérationnelles. Il existe aussi un Réseau de diffusion technologique. Ce dernier fédère les compétences et aide les entreprises à faire émerger les besoins en innovation et en maitrise technologique à travers la réalisation de pré-diagnostics industriels.

Une aide financière, une assistance technique et une expertise au projet de l’entreprise sont ainsi offertes. Par ailleurs, des programmes de recherche prioritaires et des projets répondant au mieux aux besoins socio–économiques sont financés. Enfin, pour faire de l’université un partenaire privilégié du développement du pays, la création de réseaux et de pôles de compétitivité autour des universités est encouragée dans les zones économiques  émergentes.

 

Au cours des dernières années  plusieurs clusters ont été lancés dans différentes régions. Certains sont en cours de création, d’autres sont déjà opérationnels comme Casa Technopark, Casanearshore et le cluster électronique de Mohammedia. Pouvez-vous donner quelques précisions ?

Casa Technopark qui héberge 140 entreprises est spécialisé en TIC. Casanearshore est concentré sur le développement des logiciels, et le cluster de Mohammedia constitue un pôle d’intégration des produits électroniques.

L’objectif de ces pôles est de créer les conditions favorables à l’émergence d’entreprises innovantes. Cela passe par par la mise en réseaux des acteurs de l’innovation  et le soutien des initiatives économiques et académiques, et ce, toujours dans une logique de partenariat propice à la reconnaissance de la qualité opérationnelle de l’université. C’est dans cette perspective que le plan d’urgence prévoit des mesures pour promouvoir la création de pôles de compétitivités autour des universités.

Oui, l’Université peut, et doit être polarisante d’énergie, de compétences et de talents !

 

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