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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 12:54

 

L’Uemoa, vecteur de l’intégration

 

Paru dans African Business - Avril-Mai 2011

 

Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo : ces huit pays d’Afrique de l’Ouest ont mis en commun leurs ressources pour « réussir ensemble l’intégration ». Découverte de l’Uemoa.

L’Uemoa. Derrière l’acronyme tant de fois prononcé en Afrique de l’Ouest et au large des côtes africaines, se profile l’Union économique et monétaire ouest-africaine, un espace de libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux, et une monnaie commune pour ces huit pays d’Afrique subsaharienne : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

Ensemble, ils ont décidé d’établir des complémentarités entre ceux d’entre eux qui avaient accès à la mer et ceux de l’hinterland sahélien. Et c’est ainsi qu’ils ont construit un marché ouvert et concurrentiel, en renforçant la compétitivité de leurs activités économiques et financières.

Depuis le siège de l’organisation, à Ouagadougou, les huit travaillent en concertation pour accroître de concert leurs performances,SoumailaCisse.jpg tant localement qu’à l’export. « Le monde est à présent devenu un village planétaire où la paysanne burkinabè vend son beurre de karité à l’industriel norvégien et la standardiste sénégalaise répond aux appels d’une firme installée à New-York ou Hong-Kong… », confirme la Malien Soumaïla Cissé, président de la Commission de l’Uemoa.

Pour conduire des politiques de croissance actives, l’environnement juridique a été harmonisé. A présent, il s’agit de faire de même avec les différents régimes commerciaux en vigueur au sein de la région pour ensuite négocier les termes d’échanges gagnant-gagnant à l’international. L’Union européenne - via les Accords de partenariat économique (APE) - est l’une des cibles, tout comme le Maghreb, la Chine et les pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

Cette perspective d’ouverture du marché de l’Uemoa sur le monde provient de la capacité de tous ces Etats, qui représentent au total plus de 80 millions d’habitants, à conduire et à intensifier leur développement. En 2010, l’activité économique de l’Union a en effet connu un taux de croissance de 4,3 %. Les pays dont l’essor est le plus significatif sont le Mali (5,8 %), le Burkina Faso (5,5 %), le Niger (4,6 %) et la Guinée-Bissau (4,5 %). Le Togo avec 3,5 %, le Sénégal (3,4 %), la Côte d’Ivoire (3,0 %) et le Bénin (2,8 %) poursuivent leur progression en affichant de bonnes performances.

Ces résultats positifs s’expliquent par la bonne tenue de la production vivrière, par la vigueur de l’activité minière et le dynamisme du secteur du bâtiment et des travaux publics. Ils résultent aussi des synergies qui opèrent entre tous ces acteurs et qui concourent à l’accroissement des potentialités de la sous-région. Pour mener à bien ces projets transversaux, un budget est alloué à l’organisation ouest-africaine. Celui de 2010 s’est élevé à plus de 155 milliards de F.CFA. Au moins 62 % du montant provient des membres de l’Uemoa et 38 % de partenaires extérieurs.

 

Restructuration de l’industrie

L’Uemoa peut ainsi mettre en œuvre son plan d’actions au profit des pays membres. A commencer par le lancement d’un programme de restructuration et de mise à niveau de l’industrie (PRMN) qui se matérialise par un appui aux entreprises agroalimentaires et par le renforcement des industries de transformation des ressources minières. La promotion et le financement des PME - en particulier via leur accompagnement à la démarche qualité - est également à l’ordre du jour, tout comme le soutien aux entreprises artisanales.

L’amélioration de la compétitivité des filières agricoles fait l’objet du même intérêt. Elle concerne la prévention contre les épizooties au Bénin et au Togo ainsi que la mise en valeur des terres, en lien avec le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), le Réseau des organisations paysannes et de production de l’Afrique de l’Ouest, les Chambres d’agriculture et la Cedeao. Une stratégie régionale portant sur les accords de pêche a d’autre part été définie pour que les pays côtiers adoptent une position commune lors des négociations avec leurs clients.

 

Améliorer l’environnement pour garantir la sécurité alimentaire

Une politique commune en faveur de l’amélioration de l’environnement a été parallèlement menée dans le but de garantir la sécurité alimentaire. Elle a été dotée d’une enveloppe de 300 millions F.CFA. Plus de trois milliards F.CFA ont par ailleurs été mobilisés pour lutter contre l’ensablement du bassin du Niger tandis qu’un programme a permis l’aménagement des zones côtières au Togo et au Sénégal. Au chapitre de l’approvisionnement en eau, ce sont quelque 3 150 forages qui étaient en cours d’exécution à la fin du mois de décembre 2010. Sur le nombre, 2 500 sont d’ores et déjà fonctionnels et assurent à ce jour les besoins des populations villageoises. L’Uemoa s’est également montrée solidaire des pays sinistrés par les inondations de l’été dernier en allouant 200 millions F.CFA au Bénin et au Sénégal et 150 millions au Burkina Faso et au Mali.

219 1959On doit aussi à l’Uemoa l’amélioration de l’offre d’électricité via les énergies renouvelables. L’initiative régionale pour l’énergie durable (IRED) prévoit ainsi un financement de 4 000 milliards F.CFA pour la couverture, d’ici à 2030, des besoins en énergie de l’Union. Malick Diallo, directeur de l’Environnement et de l’eau de l’Uemoa explique que cette stratégie est assortie d’un mécanisme de financement qui repose sur la création de deux fonds dont la gestion sera confiée à la Banque ouest africaine de développement (BOAD).

« Le Fonds de développement de l’électricité (FDE) est un fonds concessionnel de 500 milliards de F.CFA pourvu d’une dotation initiale de 250 milliards de F.CFA. Un autre auquel participe le FDE à hauteur de 15 milliards de F.CFA concerne le financement des infrastructures ». De la même manière, il a été décidé de la mise en place d’un réseau de télécommunications intracommunautaire haut débit en fibre optique et d’un réseau unique de téléphonie mobile.

Sur le plan de la circulation des biens et des personnes, nombreuses sont les initiatives transversales à tous les pays de la sous-région. Un programme a consisté en la construction de stations de pesage à la sortie des cinq principaux ports (Abidjan, Lomé, Dakar, Cotonou et Bissau).

Un projet de développement des infrastructures ferroviaires est également à l’étude. Il concerne l’interconnexion des réseaux du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso. Est également envisagée la construction d’une nouvelle ligne de chemin de fer de Bamako à la Côte d’Ivoire, ainsi que le prolongement des axes Cotonou-Niamey et Abidjan-Ouagadougou-Niamey.

 

Mutualisation des compétences et des moyens

Le transport aérien bénéficie quant à lui d’un cadre règlementaire et d’une supervision commune de la sécurité ainsi que d’une compagnie aérienne régionale : ASKY. Créée par l’Uemoa et la Cedeao, elle a bénéficié des financements de la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), de la Bceao, de la BOAD et d’Ecobank.

La mutualisation des compétences et des moyens est également requise pour renforcer la coopération sanitaire. D’autres projets concernent l’enseignement et la formation professionnelle, ainsi que la création de centres d’excellence régionaux. Ou encore l’adoption d’une politique touristique commune, tout comme la promotion des arts et de la culture. Il est aussi question de l’aménagement du territoire communautaire. Sur ce dernier point, les Etats membres se sont retrouvés pour débattre avec le Ghana, la Guinée et le Nigéria de la nécessité de passer d’une union des états à une union des peuples.

Tous ces projets et ces réalisations visent à l’intensification de la coopération intracommunautaire avec comme vision prioritaire à l’horizon 2020, l’investissement soutenu dans la culture et l’éducation, la technologie et l’innovation, ainsi que la gouvernance.

 

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