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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 13:18

 

L’Afrique, star de la sono mondiale

 

 images.jpgDu Sénégal, du Mali, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Cameroun, du Niger… les voix et le groove d’Afrique amplifient et magnifient le répertoire musical universel. Levée de rideaux sur quelques-uns de ces prodiges d’exception.

 

Durant des semaines, la France a dansé au rythme de Magic System et de leur fameux Chérie coco. Quelques temps plus tôt, elle entonnait religieusement, d’un seul chœur, Le dimanche à Bamako, c’est le jour de mariage, d’Amadou et Mariam. Et il y a trente ans, elle s’enflammait déjà pour Touré Kunda, les « éléphants » de Casamance, qui soulevaient les foules avec Natalia, Salya ou Emma

Répertoriés dans la catégorie de la world music ou des musiques métisses, ces artistes sont souvent en tête des ventes, et invités en guest star des plus grands festivals internationaux de musique. Nul ne pourrait en effet imaginer une scène musicale sans une de ces étoiles continentales. De Geoffrey Oryema d’Ouganda, on se souvient ainsi de Ye ye ye, générique de l’émission  Le cercle de minuit. Et d’Ismaël Lo, harmoniciste hors pair, s’il fallait ne retenir que deux morceaux de ce Sénégalais de mère nigérienne, alors on porterait au pinacle Jammu Africa et Tajabone.

Le 14 juillet 1990, à Central Park (Etats-Unis), le Guinéen Mory Kanté est sur scène, face au public newyorkais. Il l’est l’un des trois artistes promus ambassadeurs de la musique française au pays de l’Oncle Sam. Six ans plus tôt, il est arrivé à Paris et s’est imposé avec sa cora électrique. En 1986, son album 10 colas nuts l’a propulsé aux Victoires de la musique. S’en est suivie une tournée en Europe, en Afrique et en Amérique. « Le public occidental est prêt à recevoir cette musique qui lui ouvre de nouveaux horizons », précise sa biographie.

 

Les griots de l’Afrique en guest star

Un an plus tard, il enregistre Yéké Yéké, un titre dont il vend plusieurs millions de singles. En 1988, il reçoit la palme du meilleur album francophone. La musique du griot de Kissidougou est entrée dans la légende. Dans l’anthologie des musiques du monde figure désormais la voix d’or de celui qui débuta son show intercontinental en 1971, comme guitariste et balaphoniste au Rail Band du Buffet de la gare de Bamako, aux côtés de Salif Keïta, autre griot de la société mandingue, mais d’un autre pays, le Mali.

Folon sera l’une des compositions de celui que le journaliste Florent Mazzoleni décrit comme capable d’une « synthèse parfaite ». La carrière est en effet fulgurante. Elle débute en Afrique de l’Ouest, et se poursuit en France, où le talent de l’artiste est révélé, en 1984. Sur sa route, entre Paris-Montreuil et ses studios de Bamako, il croise les plus grands de la musique subsaharienne : Ray Lema, Manu Dibango, Youssou N’Dour et Angelique Kidjo. Autant de noms dont l’évocation renvoie aux standards du jazz, de la soul, du rap, de la funk, du rythm and blues, du reggae...

A Ray Lema, le  pianiste congolais, on doit la mise en musique, pour le théâtre, des psaumes de Médée, ainsi que la composition de celle d’Ithaque. Et tant d’autres créations. A Manu Dibango, le saxophoniste camerounais, revient le célébrissime Soul Makossa, qui fut emprunté par une autre star internationale : Michael Jackson. La Béninoise Angelique Kidjo remplit les salles de concerts avec un jeu de scène explosif et une voix unique. Elle signe avec maestria la sublimissime reprise de Redemption song de Bob Marley.

Dans tous les registres, les artistes d’Afrique ont creusé leur sillon. « Manu Katché est l'une des grandes pointures internationales du jazz français depuis vingt ans », dit la critique qui salue le talent sans égal du batteur d’origine ivoirienne. Autre artiste emblématique de ce pays, Alpha Blondy, débarqué avec forces sirènes dans les années 1980 avec l’inoubliable Brigadier Sabari. Le très charismatique Tiken Jah Fakoly a produit de son côté des titres percutants, dont Africain à Paris. Durant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, on l’a retrouvé avec les Magic system pour interpréter ça va aller, un hymne à la paix.

Une carrière exceptionnelle aussi pour la diva Cesaria Evora du Cap Vert, universellement connue, qui avait été découverte en 1988 et avait vendu des millions d’albums. La voix de Bonga, l’Angolais, fait aussi partie de ce patrimoine que l’Afrique a légué à l’Humanité. « A l’époque de l’Angola colonisée par le Portugal, il fallait que nous, les Africains, nous nous imposions. Luanda, la capitale, donnait l’exemple de résistance culturelle. Les gens de ma génération ont contribué à cela par les chansons, la musique, la danse... ».

Victor Démé, autre vétéran, du Burkina Faso, s’illustre avec sa voix rocailleuse de bluesman. Dans l’histoire de la musique d’Afrique subsaharienne, il y aussi le groupe mythique sénégalais Xalam, dont on retrouve les vibrations dans le film Marche à l’ombre, et les percussions dans un album des Rolling Stones. En plus de quarante ans de carrière, leurs phénoménales capacités instrumentales ont littéralement révolutionné le paysage musical.  Youssou N’Dour est l’autre artiste majeur que le Sénégal a engendré. Après avoir connu un accueil triomphal, dans les années 1980, à Paris, il s’est envolé pour un show intercontinental qui lui a valu d’être sacré artiste du siècle.

 

Nouveaux horizons

Dans la veine des pionniers de la world music, une nouvelle génération joue sa partition. Abd Al Malik, slameur au parcours insolite, remet à l’honneur les icones de la chanson française. Il sacrifie à un duo avec Juliette Gréco, sample Reggiani et confie au pianiste de Brel une partie de ses compositions. Rokia Traoré, figure montante, mixe allègrement les influences africaines en s’accompagnant à la guitare rockabilly. Soprano, le Comorien, a quant à lui été propulsé sur le devant de la scène avec son rap qui rend hommage à Martin Luther King, Barack Obama, Rosa Parks ou Nelson Mandela.

Mélissa Nkonda, avec Nouveaux horizons, bouge les lignes, s’affichant en duo avec VV Brown, autre star de la soul music, programmée par les radios de l’Hexagone qui surfent sur la vague afro. RFI a aussi, dans sa grille de programmes, une émission hebdomadaire dédiée à la richesse continentale.

L'épopée des musiques noires, animée par Joe Farmer, passe en revue  la « Black Music,  l'une des formes d'expression les plus vibrantes et sincères du 20ème siècle. » Les télévisons font également recette avec les stars d’Afrique - ou de la diaspora. BeBlack annonce la couleur : black est résolument beautiful. La chaine est exclusivement dédiée à la « culture noire ». Il en est de même de Trace TV, positionnée sur le segment des « musiques du soleil ». Studio M, une émission présentée par Mariejosé Alie, sur France ô, participe également à la promotion du répertoire africain.

Au nombre des invités, on a pu découvrir Peeda de Monrovia, qui doit son succès au gospel du Libéria. Le résultat est époustouflant, et le frisson garanti. Avant lui, Corneille était passé par là. Venu du Rwanda, il avait ouvert la voie avec Parce qu’on vient de loin.

Venus de loin, tous ces artistes n’en contribuent pas moins à redorer le blason de la scène musicale internationale.

 

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