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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 21:40

« Nos Orients. Le rêve et les conflits »

Jean Lacouture

Entretiens avec Ahmed Youssef

Editions du Rocher

195 pages

18€

 

Paru dans Arabies - Février 2010

 

 

 

Citoyen d’Orient et journaliste, ainsi se décrit Jean Lacouture, narrateur, dans cet ouvrage, d’une histoire dont il a été le grand témoin. En Indochine, d’abord, dès 1954, puis au Maghreb et en Egypte. Pour l’interviewer, un autre journaliste, au quotidien égyptien Al-Ahram, Ahmed Youssef.

Le dialogue auquel vont se livrer, au fil des pages, les deux hommes, est à bien des égards édifiant, tout comme leurs opinions sur cette période de l’histoire de France marquée – dixit l’ambassadeur  de France, Pierre Hunt, qui a préfacé l’ouvrage – par ses erreurs multiples. « Aussi, le témoignage rétrospectif du grand observateur engagé que fut Jean Lacouture nous est-il d’un grand prix » ajoute-t-il.

Tout est en effet évoqué, sans ellipses ni contournement. L’intention étant de s’interroger sur une « période et des circonstances où la politique française apparaît obscure et contradictoire ». Saigon et le général Leclerc, le Cambodge. L’Algérie, le code de l’indigénat, l’émir Abd el-Kader, les figures du mouvement nationaliste algérien et les intellectuels français. Puis le Maroc, l’interview qu’accorde Mohammed V à Jean Lacouture. S’ensuit un chapitre sur la Tunisie et ses échanges avec Bourguiba, ainsi qu’une partie dédiée au Liban, à ses amitiés avec le patron du Nahar et avec l’historien Gérard Khoury. Enfin, l’étape égyptienne : Nasser et le discours de nationalisation du canal de Suez auquel assista, et sa rencontre avec Boutros Boutros-Ghali.

Si l’histoire est si objectivement passée en revue durant cette conversation à propos des Orients, c’est bien par le truchement des questions d’une rigoureuse précision et d’une grande pertinence d’Ahmed Youssef.

 

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 13:30


« Pétra 

Capitale du Royaume nabatéen »

Henri Stierlin

Photographies Anne et Henri Stierlin

Imprimerie Nationale Editions

207 pages

54 €

Paru dans Arabies, Mensuel du monde arabe et de la francophonie - Février 2010

 

 

 

« Pétra, capitale des Nabatéens, dans l’actuelle Jordanie, a révélé aux historiens l’existence d’un fastueux relais de caravanes datant de l’époque hellénistique et romaine »… C’est dans ce décor fantastique, voire même surréaliste, que l’historien de l’architecture Henri Stierlin a emboité le pas aux peuples de naguère, en consignant par écrit et en saisissant par l’image des pans entiers et des détails de ces sculptures à flanc de montagne.

Par-delà l’observation et la description minutieuse des monuments funéraires et des façades de mausolées excavés dans le roc, ou encore des habitations troglodytes, l’auteur étudie les techniques utilisées par les artisans pour réaliser ces sculpturales œuvres d’art. Et l’historien passe en revue des fragments de leurs us et coutumes.

Ainsi apprend-on que la cité « pétrifiée » de grès rose fut érigée par des princes arabes,  « maîtres de la bourse des affaires », faisant négoce d’épices et d’aromates, de parfums et de tissus précieux. Flanqué là au cœur du désert, Pétra, véritable plaque tournante du commerce international de luxe de l’époque, fut aussi une agora où circulaient les idées, les écrits, les sciences, la foi et les croyances les plus éclectiques.

Le royaume composa entre les mythes du monde antique et les religions de l’Orient, empruntant à la vision du divin des uns et des autres. Aux Grecs la représentation de divinités aux qualités surhumaines, à l’art oriental l’exaltation de la perfection spirituelle. « Deux voies divergentes et qui se croisent pourtant dans ce Proche-Orient en quête d’un renouveau de l’inspiration religieuse à la veille de notre ère. »

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 13:25

« Des Algériens à Marseille »

Emile Temime et Mehdi Lallaoui

Photos Jacques Windenberger

Au Nom de la Mémoire

171 pages

25€

 

Paru dans Arabies, Mensuel du monde arabe et de la francophonie - Décembre 2009

 

Sobriété de rigueur pour cet ouvrage en noir et blanc qui s’est attaché à restituer sans passion ni polémique l’histoire de l’immigration algérienne à Marseille, depuis 1907… jusqu’à 2009, année de parution du recueil.

« Sans doute les premiers migrants, ceux d’avant 1914, ont-ils été recrutés pour remplacer à Marseille, dans les industries traditionnelles, la main-d’œuvre italienne devenue trop revendicatrice aux yeux du patronat local. » Les historiens Mehdi Lallaoui et feu Emile Temime sont allés exhumer les archives nationales et sonder la mémoire des grands témoins et premiers rôles, les Algériens eux-mêmes.

La réalité telle que vécue par cette population contrainte à l’exode, qui s’est fixée, bon an, mal an, sur ce territoire marseillais, est ainsi mise en abyme et commentée, avec pudeur et minutie. Sont également inventoriées les législations intervenues au gré du temps et des « évènements », et qui ont émaillé les parcours migratoires, depuis l’arrivée et l’installation précaire dans le provisoire, jusqu’à la phase de sédentarisation. De même, les politiques d’aménagement urbain qui ont finalement été consenties par les pouvoirs publics sont-elles recensées.

Parallèlement, les auteurs ont voulu rendre compte des stratégies qui ont été mises en œuvre par les migrants algériens pour pouvoir maintenir ce lien organique et sacré avec la terre de leurs ancêtres, une terre qu’ils ont dû néanmoins quitter la mort dans l’âme, pour les raisons que l’on connaît. Marseille a alors bénéficié de cette coloration et de cette saveur aux nuances si particulières, et qui la positionne à l’avant-garde des villes méditerranéennes.

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 15:53

« Le sang des promesses.

Puzzles, racines, et rhizomes »

Wajdi Mouawad

Actes Sud / Leméac

91 pages

12 €

 

 

 

Wajdi Mouawad, dramaturge né au Liban et résident au Québec, dévoile, dans cet ouvrage, l’esprit qui a présidé à l’écriture et à la mise en scène de son quatuor Littoral, Incendies, Forêts, Ciels. Sont consignés pêle-mêle des lettres adressées aux acteurs, des rapports à destination des financeurs, des reproductions de tableaux, les maquettes de ses décors ainsi que les textes et notes éparses qui constituent son journal de bord.

L’on y découvre les motivations profondes autant qu’incompressibles d’un artiste qui entre en comédie comme pour tenter de transcender le traumatisme de la guerre. « Dans ma vie, cet éclat s’appelle théâtre. Il a surgi tout à coup avec l’exil. Il a bien fallu trouver autre choses pour recréer l’espace du bonheur… » écrit-il en préambule. Rien d’étonnant alors que soient enserrés entre ces pages des faits d’une extrême virulence. Car l’intention de l’auteur telle qu’exposée ici a été de débusquer dans le tréfonds du passé les mobiles à l’origine de cette infernale succession d’horreurs dont son pays natal et la Palestine ont été le théâtre. Ainsi lui a-t-il fatalement fallu explorer la question de la haine. « Je désirais mettre sur scène cette roue qui broie tout et entraîne l’humanité au complet dans son sillage » prévient-il. 

Le sang des promesses soulève un coin de ce voile dont se drapent les êtres par trop de meurtrissures atteints, et qui n’ont d’autre issue pour se tenir à distance des pulsions de vengeance assassine, que de transmuer leur colère et leur rage en un acte de création artistique.  

 

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 15:51

« L’empire américain. L’heure du partage »

Fareed Zakaria

Editions Saint-Simon

260 pages

23€

 

 

 

Démonstration est faite dans L’empire américain. L’heure du partage, du glissement qui opère d’un monde précédemment dominé par un système de pensée, un mode de gouvernance et un modèle économique érigés par l’école occidentale, à une organisation aujourd’hui multipartite des pouvoirs partagée avec les pays émergents.

S’il ne conteste nullement que ce sont les progrès scientifiques et technologiques qui ont permis à l’Europe puis aux Etats-Unis d’accroître leur pouvoir et leur sphère d’influence durant plus de 500 ans, l’auteur constate que la propagation des idées occidentales dans toutes les régions du monde a nécessairement introduit de nouveaux paradigmes sur l’autre versant de la planète. « La modernité étant advenue avec l’ascension de l’Occident, elle a revêtu un visage occidental. Mais à mesure que l’univers occidental s’élargit et englobe la planète, la modernité devient un creuset. »

Empruntant pour partie et mêlant à ces apports exogènes ses propres référentiels, le Sud a composé sa propre partition et pèse aujourd’hui de tout son poids dans les prises de décisions.

Partant de l’exemple de l’Inde et de la Chine, pays à croissance robuste et rapide, Fareed Zakaria, journaliste indo-américain, étaie son argumentaire sur la reconfiguration des échanges en démontant les mécanismes par lesquels ces économies et leurs sociétés parviennent à se positionner, chacune selon leurs caractéristiques, sur le devant de la scène internationale, sans que ne s’entrechoquent pour autant les civilisations. Mais en permettant a contrario de passer d’une logique de peur et d’affrontement à une posture d’ouverture au monde.

Un ouvrage qui engage à la confiance en l’avenir en ces périodes d’expectative.

 

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 15:42

« Ancrage Africain »

Collectif d’auteurs

Présentation de Rachid Boudjedra

Editions APIC

252 pages

 


 

C’était en juillet 2009, lors du 2ème Festival culturel panafricain. Dix écrivains prêtaient leur plume pour célébrer la renaissance du continent. Ancrage Africain est le recueil de ces nouvelles publiées à l’issue de cette résidence à Alger et qui attestent du génie créatif que cette terre ne cesse de générer en son sein.

A commencer par celui du Togolais Sami Tchak, grand témoin de la vision du monde d’un aveugle au demeurant visionnaire. Puis par celui de l’Algérien Hamid Skif, rendant un vibrant hommage au Peulh qui lui apprit à écrire ainsi qu’à ceux de Tombouctou qui lui transmirent l’art du conte. Le poète natif du Congo-Brazzaville Gabriel Mwènè Okoundji, convoque quant à lui l’esprit des ancêtres au cours d’une bouqala, tandis qu’Alain Mabanckou, de même origine, dédie sa correspondance à ce jeune algérois de douze ans déjà destiné à l’écriture. A la manière des divinateurs, le Camerounais Eugène Ebodé narre l’histoire de Loutchia l’Ethiopienne qui épousa le roi de Mahroussa, tandis que l’écrivaine ivoirienne Tanella Boni emprunte aux griots leur phrasé pour raconter son périple à la redécouverte d’Alger l’Africaine. C’est une poignante odyssée que livre Anouar Benmalek, prolifique écrivain algérien né au Maroc, parallèlement à la contribution du nouvelliste également algérien Yahia Belaskri dont le récit autopsie un pays renaissant de ses cendres au contact des Hommes intègres et de toutes les composantes africaines. Pour Ibrahima Aya du Mali, il est question d’un sujet éminemment essentiel qui s’affranchit de toute législation : celui de l’amour. Enfin, Kebir Mustapha Ammi, auteur maroco-algérien, s’est saisi de cette tribune pour écrire sur le fronton du front de mer sa libre version de l’histoire d’une capitale dont les voyageurs ont encré les plis de sa mémoire.

 

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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 14:00


« Pour l’amour de la princesse »

Ibn Zaydûn

Poèmes choisis et traduits de l’arabe par André Miquel

Sindbad – Actes Sud

118 pages

15 €

 


Très belle traduction d’Ibn Zaydûn par le talentueux André Miquel, que l’on ne présente plus. En choisissant la partie de l’œuvre où le poète de l’Espagne musulmane manie avec force emphase le genre amoureux, l’éminent professeur d’arabe classique au Collège de France s’est focalisé sur le joyau de la littérature universelle de l’amour. 

 

Plus de mille ans après la naissance à Cordoue du virtuose du poème arabe, l’on ne se lasse d’écouter la musicalité telle que retranscrite par le maître Miquel et l’on se laisse emporter par la rythmique de pièces où alternent exaltation et mélancolie. « Quant à l’amour de toi, il est la source à toutes préférée, même si, y buvant, j’apaise moins ma soif que je ne la ravive. » déclame l’inextinguible Ibn Zaydûn à la poétesse Wallâda, celle-là même qui lui inspirera ses plus beaux vers. Et le fera plus tard basculer dans la détresse. Il cherchera alors à raviver l’éclat de ces instants de grâce, dont il ne lui restera bientôt que l’amer et cruel souvenir. « Lumineuse Cordoue, ou es-tu, mon désir ? Comment désaltérer ce cœur en feu, banni ? » La longue complainte sera soutenue comme il se doit par les innombrables procédés de versification propre à la poésie arabo-andalouse alors à son apogée au XIe siècle. 

 

 

Entre cris et lamento, Ibn Zaydûn clamera encore et encore sa passion pour la princesse Wallâda, fille de l’avant-dernier calife umayyade. « Ne croyez pas que, loin de vous, je ne sois plus le même : il faudrait bien du temps pour changer un amant. »

 

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 10:14

« Par-delà les dunes

Anthologie de la littérature saoudienne moderne »

Edition française sous la direction de Dr Abubaker Bagader

L’Harmattan Lettres du monde arabe

607 pages

49€

 

 

La littérature saoudienne regorge de talents. L’ouvrage magistralement dirigé en fait état, livrant des extraits d’œuvres d’écrivains d’Arabie Saoudite. A commencer par l’écriture poétique, qu’elle soit romantique ou critique. Parmi les thèmes récurrents, celui de l’âge d’or de l’enfance qui prédomine chez Fawziyya Abu Khalid, tandis que son corollaire, la fuite du temps, est mis en vers par le poète Faisal Akram.


A découvrir aussi, les nouvelles, dont les intrigues nous tiennent en haleine jusqu’à leur dénouement aux antipodes parfois de nos supputations. Et dont l’intention n’est pas forcément doucereuse. Sont quelquefois mis en relief les égarements de l’être et la caducité de certains usages. Fenêtre ouverte sur le monde, le genre romanesque agit comme témoin d’une histoire à laquelle il se fait l’écho. Il en est ainsi pour Hamid Damanhury ou Turki al-Hamad. Hisham, le personnage central du roman de ce dernier incarne à travers ses choix existentialistes le renouveau de la pensée dans un pays en mutation. « Ses nouvelles lectures le précipitaient dans de vastes espaces où il était intéressé par le monde entier, sans frontières ni restrictions » écrit l’auteur. S’agissant du théâtre, sa mise en scène est multiforme. Tantôt caustique, a l’instar de « La dernière mort de l’acteur » de la dramaturge Raja Alem, ou plus classiquement allégorique, instillant alors les valeurs du berceau de l’islam.


Enfin, pour boucler le tour d’horizon littéraire, l’autobiographie, un genre encore confidentiel, qui émerge progressivement, sous la plume d’auteurs livrant des témoignages poignants de vérité. Citons, à titre illustratif, Abd al-Fattah Abu Madyan et Ahmad al-Siba’i.

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