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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 22:39

Une métamorphose capitale pour Rabat

 

 

 

Rabat, capitale impériale de la monarchie chérifienne connaît un phénoménal essor. Levée de rideau sur les gigantesques transformations à l’œuvre dans la région.

 

        189_8987.JPG   189 8990  Institut des Etudes Hispano-Lusophones de Rabat   Rabat 2   Rabat

 

Avec ses larges avenues arborées où le béton ne domine pas, Rabat qui compte deux millions 360 000 habitants entame sa mue et entre crânement dans les annales des mégapoles à dimension humaine, où il fait bon vivre. Sa situation privilégiée au carrefour des principales voies de communication et au sein d’un espace naturel très diversifié lui confère de multiples atouts. Sise à la croisée des axes qui mènent au Sud et au Moyen-Atlas, elle se situe dans le même temps à proximité de Casablanca et à seulement 2 heures 30 de Tanger, pour relier à l’Europe. Et dispose tout à la fois d’un fleuve au Nord et de l’océan à l’Ouest. En sus, la cité est protégée par une ceinture verte constituée à l’Est par la plus grande forêt de chêne liège au monde, la Maâmora, à laquelle se surajoute à l’Ouest, une nouvelle pinède. Rabat, c’est tout cela à la fois. Et plus encore. La ville sait en effet manager avec maestria des évènements sportifs, culturels et artistiques de grande importance, tout au long de l’année. « Entourée de sites balnéaires et nautiques, elle a su conserver le charme de ses monuments historiques, ses nombreuses activités culturelles et artistiques et l’animation de sa médina » atteste l’Agence pour l’aménagement de la vallée du Bouregreg. En outre, ses écoles supérieures et les centres de recherche organisent annuellement de multiples colloques scientifiques, dans toutes les disciplines. Ces manifestations de renommée internationale drainent un public du même acabit, ce qui lui permet d’acquérir un statut de ville incontournable. A fortiori grâce au puissant développement de la compétitivité de son économie.

 

Bab-Al-Bahr.JPGDes aménagements urbains colossaux. Pour raffermir cette croissance, les pouvoirs publics ont décidé d’une restructuration en profondeur. Depuis trois ans, ils ont notamment diligenté une opération d’envergure, unir les deux villes, Rabat et Salé, en réaménageant la vallée du Bouregreg. Aussi, sur instigation royale, de titanesques travaux ont-ils été entrepris, depuis janvier 2006. L’intention : accroître et faciliter la mobilité des populations d’un bord l’autre de ces villes jumelles qui ont scellé leur destin sur les eaux paisibles du fleuve Bouregreg. Dans l’objectif également de développer des activités liées au tourisme, aux loisirs, à la culture et à l’artisanat. Et ceci, en valorisant cet espace naturel d’exception qui ouvre sur l’Atlantique. Les principes fondateurs visent à l’amélioration du cadre de vie et à la participation des citoyens, grâce à des programmes de formation et à l’emploi que les nouveaux équipements vont générer. Il s’agit d’autre part de préserver les monuments constitutifs de l’histoire des lieux, en même temps que de faciliter les déplacements entre les deux cités.

189 8968Le déroulement des opérations est segmenté en six séquences. Pour l’heure, les travaux se focalisent sur Bab Al Bahr, pour un coût estimé à 750 millions de dollars, ainsi que sur Amwaj, pour un montant équivalent à 2.5 milliards de dollars. En mai 2009, le Prince Moulay Rachid et son homologue d'Abou Dhabi Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, ont ainsi procédé à la pose de la première pierre du complexe Bab Al Bahr. Sublime porte ouvrant sur la mer, cette réalisation urbanistique d’avant-garde magnifiera les richesses patrimoniales accumulées au fil du temps. Aux commandes du programme qui s’étale sur trois ans, Al Maabar d’Abu Dhabi et l’Agence pour l’Aménagement de la Vallée du Bouregreg (AAVB). « Ce projet qui combine à la fois architecture traditionnelle, style de vie arabo-andalou et sagesse ancestrale a pour ambition de transformer la vallée en véritable pôle touristique et urbain et de hisser l’agglomération Rabat-Salé au rang des grandes capitales méditerraennes » assurent les opérateurs. Logements, commerces, hôtels, bureaux et équipements publics sont à ce titre prévus. Des centres de loisirs ainsi qu’une Cité des arts et métiers dédiée à la promotion des savoir-faire liés à l’artisanat marocain seront également édifiés.

Bab Al Bahr maquettePour la conception de Bab Al Bahr, se sont alliés de grands noms de l’architecture, tels le cabinet anglais Foster & Partners, les groupements Confluences composés d’architectes marocains ainsi que Créarchi. Tout sera résolument conforme à un cahier des charges paramétré selon des normes éco-environnementales (design durable, zones piétonnes…), lequel intègrera de surcroît harmonieusement la composante humaine.

En amont de cette opération, les quais et débarcadères de la rive de Rabat ont été réaménagés sur 1,5 kilomètre. La population peut à présent en bénéficier et les vedettes et bateaux de grande taille accoster. Une marina fluviale d’une capacité de 350 anneaux, pouvant accueillir des bateaux de 8 mètres à 30 mètres a également été livrée. A terme  s’adjoindra à cet ensemble touristique un port de pêche à proximité de la médina de Salé, qui comprendra une halle aux poissons et la logistique requise.

Amwaj, la deuxième séquence du projet d’aménagement de la vallée, est une opération immobilière et touristique résultant d’une joint-venture signée en 2006 entre l’AAVB, le groupe CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion), la Caisse Marocaine de Retraites et un partenaire émirien, la Holding Sama Dubaï. D’une superficie de 112 hectares, elle inclut une cité lacustre. Enfin, est programmé sur les trente années à venir, Saphira, le projet d’aménagement de la corniche de Rabat. Ce monumental chantier s’étendant sur 11 kilomètres sera initié par le groupe émirien Emaar. Il comprendra des espaces culturels (salle de concert, théâtres, centre des arts avec opéra) et d’autres destinés à l’habitat résidentiel, au commerce et aux loisirs (cinémas, bowlings, restaurants, cafés…). Un centre de conférences, une salle d’expositions et un auditorium de 600 places seront également construits, tout comme une tour d’affaires et un établissement hospitalier.  

A mentionner aussi la nouvelle ville de Tamesna, dont la réalisation est en cours, à Sidi Yahya Zaër. Cet ensemble immobilier d'envergure qui vise à la promotion de l'habitat social sera en capacité d’accueillir 250.000 habitants. L’achèvement de ce centre urbain est programmé pour 2012. Seront intégrés à ces espaces d’habitation une médina, un campus universitaire, un centre commercial. Est également projeté la création d’une zone d’activités ainsi que d’un hôpital et d’un complexe sportif.

 

Aménagement d’infrastructures de transport. Pour maximiser la mobilité ainsi que les déplacements extra-urbains dans la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, les aménageurs ont prévu de fluidifier le trafic via trois infrastructures de transports : un pont, un tramway, un tunnel. Les travaux de construction du nouveau pont Moulay Al-Hassan qui remplaceront celui construit dans les années cinquante ont débuté fin 2007. La livraison est quant à elle prévue fin 2010. « Cet ouvrage s’inscrit sur la liste des grands projets structurants de ce début de 21ème siècle impulsés par Sa Majesté le Roi du Maroc » fait remarquer la directrice projet, Nada El Kasmi. Véritable trait d’union entre les deux rives, ses deux triples voies, sa plate-forme et son passage sécurisé faciliteront la circulation des véhicules, du tramway ainsi que celle des deux roues et des piétons. Le pont Moulay Hassan des temps modernes remplacera les barques à rame et bac à vapeur qui reliaient jadis les deux rives du fleuve ! Quant au réseau de tramway dont la réception de la première rame est prévue pour 2010, il corrobore la même intention d’œuvrer à la facilitation des déplacements tout en respectant l’environnement. D’un linéaire de 20 km, il est destiné à moderniser le dispositif des transports collectifs urbains. Enfin, le tunnel sous la Qasbah des Oudayas dont le lancement des travaux a eu lieu en 2007 constitue le troisième investissement d’importance dans les infrastructures de transports urbains. « Le trafic atteint plus de 30.000 véhicules jour. Le tunnel des Oudayas est donc un acquis considérable pour l’ensemble de l’agglomération de Rabat-Salé et un outil logistique au service du développement économique et social » assure Lemghari Essakl, le directeur général de l’Agence pour l’aménagement de la vallée du Bouregreg. A ces nouveaux ouvrages, s’ajoutent un réseau ferré bien cadencé et un aéroport international.

 

L’ambition scientifique et technologique affirmée. Ainsi reconfigurée, la capitale est en pole position pour fournir une expertise de pointe et des compétences de même stature à l’échelle nationale. Le tout dans un environnement d’exception qui permet ainsi au royaume de se positionner favorablement sur l’échiquier des pays compétitifs et innovants. « Rabat est la capitale universitaire du Maroc avec huit facultés (Médecine, sciences, pharmacie, chirurgie dentaire, économie et droit, lettres et sciences humaines…), huit écoles d’ingénieurs, 28 écoles privées dans les domaines du management et des TIC. 38.000 étudiants dont 6000 inscrits en troisième cycle sont encadrés par 3000 professeurs et chercheurs » confirme l’AMDI, Agence marocaine de développement des investissements. Ainsi s’expérimentent des procédés et les solutions les plus performantes, qui seront ensuite appliquées à l’optimisation des process de fabrication et des services des entreprises concentrées sur le territoire marocain. La plus éloquente illustration de cette synergie est Rabat Technopolis, la future cité de technologie de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Les acteurs du monde de la recherche et de celui de l’entrepreneuriat seront interconnectés au sein de ce parc technopolitain. Sur 300 hectares, il comprendra des pôles dédiés à l’offshoring et TIC, aux Industries Hi-Tech (microélectronique, nanotechnologie, génie logiciel, application multimédias…) et disposera d’un Pôle académique et d’une pépinière d’entreprises. Toutes les conditions sont réunies pour créer des partenariats gagnant-gagnant. Ce qu’ont bien compris les entreprises déjà installées. Parmi elles, Alcatel, Sofrecom, Atos Origin, AXA, DELL et bien d’autres.

 

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 22:36
Cap sur les énergies renouvelables à l’horizon 2012

 

Réduire la facture des dépenses énergétiques et préserver l’environnement, tels sont les défis que le Maroc entend bien relever, en faisant passer la part des énergies renouvelables de 4 à 10%. Et en portant à 20% la production d’électricité à partir de ces ressources naturelles.

 

Le Maroc qui importait plus de 95% de son énergie en 2007 a entrepris d’infléchir la tendance en s’orientant tous azimuts vers la production d’énergies alternatives. « Les potentialités importantes des gisements en énergies renouvelables et la forte demande énergétique sont des atouts qui favorisent l’installation de centrales utilisant les énergies renouvelables pour la production d'électricité en connexion avec le réseau national.  L’impact est très positif sur l'investissement, la création d'emplois, la réduction des importations de pétrole, l'économie de la devise étrangère et la protection de l’environnement du pays » atteste le Centre de Développement des Énergies Renouvelables. Le challenge est d’autant plus réaliste que le pays bénéficie d’un taux d’ensoleillement idéal, de façades méditerranéennes et atlantiques ventées, de disponibilité en eau pour l’hydroélectricité, de ressources en bioénergie via ses hectares de forêts, et du sable pour la silice entrant dans la fabrication des cellules solaires photovoltaïque !

Il peut par ailleurs capitaliser sur ses ressources humaines qualifiées pour optimiser le process des énergies propres, et compter dans le même temps sur la mobilisation des entreprises pour la mise en mouvement du changement de cap énergétique. A cet enseigne, en décembre 2008, la Confédération Générale des Entreprises Marocaines et l’Université Mohammed V-Souissi ont convenu d’axer leurs collaborations sur le champ de la recherche appliquée à la gestion de l’énergie dans les entreprises ainsi que sur le développement durable. De la même manière, existe depuis 2000 le Centre Marocain de Production Propre dont la mission est de fournir aux entreprises l’assistance technique pour l’adoption des technologies et des systèmes de management environnemental.

Ces orientations vont sans conteste dans le sens des préconisations du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques en matière de diversification des formes et sources d'énergie et du développement des énergies renouvelables, pour limiter d’ici 2015 les émissions de gaz carbonique. Et cela a conséquemment permis au royaume de se doter d’un Fond Capital Carbone Maroc en décembre 2008, toute chose lui permettant de disposer en contrepartie de la réduction d’émission de CO2 d’une ressource financière supplémentaire.

 

Bon vent marin pour l’éolien. Sur les hauteurs des falaises qui surplombent l’abyssal fond marin, tournent les EOLIEN5Spales des éoliennes, mues par le souffle incessant des vents. Par dizaines de dizaines, sur des km2, campent-elles désormais leurs positions dans le paysage marocain, pour produire les précieux gigawatts redistribués ensuite par l’ONE, l’Office National d’Electricité marocain. Ainsi en est-il depuis quelques années déjà, sur le littoral qui relie Tanger « la Perle du Détroit », à Tetouan « la Fille de Grenade ». Depuis 2000 en effet, sur cette façade qui borde la Méditerranée, se profile la centrale éolienne de Koudia al-Baïda. Premier parc éolien du Maroc, l’un des plus grands du monde arabe et africain, il est en capacité de produire annuellement 200 millions de kilowattheures, ce qui équivaut au bas mot à environ 2% de la consommation électrique marocaine, soit les besoins d’une population de 400.000 habitants ! « La qualité exceptionnelle du potentiel éolien du détroit où s'engouffrent les vents puissants et réguliers, et en particulier le Chergui dans le sens est-ouest de la Méditerranée vers l’Atlantique, justifient la valorisation de cette ressource naturelle exceptionnelle. Les vents ont une vitesse comprise entre 7 et 15 m/s durant plus de la moitié de l’année et leur direction est relativement stable : 56 % sont de secteur Est et Sud Est et 40 % de secteur Ouest » confirme le groupe EDF qui a participé au projet.

En 2005, Lafarge ciments a de la même manière investi dans l’éolien à Tetouan, pour sa propre consommation. Et en 2008, le leader national des matériaux de construction récidivait, en partenariat avec le spécialiste dans les métiers de l’énergie et de l’environnement : Nareva Holding, filiale du premier groupe industriel et financier privé marocain ONA -Omnium Nord-Africain. La même année, Nareva concluait avec l’Office National des Aéroports et l’Office National des Chemins de Fer pour la fourniture d’énergie éolienne à l’horizon 2010. La construction d’un nouveau parc pour un investissement de 100M€ est en outre programmé pour le second semestre 2009, toujours entre Tanger et Tetouan, ainsi qu’un autre à Tarfaya dont la mise en service est prévue pour 2010. Tout ceci s’inscrit dans la perspective de l’ « Initiative 1.000 MW éolien » décidée par les autorités marocaines sur 14 sites. Au rythme où vont les projets, le royaume chérifien aura sans nul doute atteint l’objectif qu’il s’est fixé d’un taux de pénétration -via cette énergie- de 10% d’ici 2012 et de 15% en 2020.

 

energ_solaire1.jpg  energ solaire2


Au pays du soleil couchant. Même engouement pour le solaire et ses dérivés, avec le Programme d’Electrification Rurale Global de l’ONE qui a permis de fournir de l’électricité à quantité de foyers via des kits solaires photovoltaïques individuels. Ce système ayant prouvé son efficacité, il a été retenu parmi les projets éligibles au Mécanisme pour le Développement Propre du Protocole de Kyoto. De la même manière, des procédés de pompage photovoltaïques pour l’alimentation en eau potable de villages ont été cofinancés par l’Office National de l’Eau Potable et Tenesol groupes Total et EDF. Le Programme pilote Chourouk s’est pour sa part donné comme objectif d’équiper les toits des habitations de particuliers de micro centrales solaires photovoltaïques. Un millier sera ainsi installé à Errachidia. Passé ce banc de test, ce sont quelques 200.000 autres toits qui seront bientôt dotés de ces équipements, dans diverses localités du pays.

S’agissant du solaire thermique, il est expérimenté via le projet MEDA - AESTBM (Application de l'Energie Solaire Thermique dans le Bassin Méditerranéen) qui renforce le Programme de développement du marché marocain solaire, PROMASOL. La cible ? Les hôpitaux, les cités universitaires, les hôtels et l’habitat, les collectivités locales, les piscines… qui pourront produire à moindre coût de l’eau chaude. Et pour assurer au dispositif toute son efficacité, la formation des ressources humaines est au centre des préoccupations. « Pour cela, des sessions régulières sont organisées par le CDER pour les architectes, les bureaux d'études techniques et les installateurs » précise Amal Haddouch, Directrice Générale du CDER.

En parallèle de ces options tout solaires, fonctionnent des systèmes hybrides combinant énergie fossile et énergies renouvelables. C’est le cas de la centrale thermo-solaire d’Aïn Beni Mathar, située au Sud de Oujda, dans la province de l’Oriental, qui sera mise en service en avril 2009. Cofinancée par l’ONE, la Banque Mondiale et la Banque Africaine pour le Développement, pour un montant de 4,5 milliards de DH, cette centrale fonctionnant au gaz naturel –via le gazoduc Maghreb-Europe (GME)- est renforcée par l’énergie solaire provenant d’un champ de miroirs s’étendant sur 183.000 m2.

 

Efficacité bio-énergétique. Avec 9 millions d’hectares de forêt, la ressource bois-énergie du Maroc est tout aussi importante. Mais si le capital forestier est indéniable, celui-ci est utilisé avec parcimonie pour le préserver et lutter contre la déforestation. Ainsi le Département de l’environnement du Ministère éponyme s’est-il lancé dans une opération permettant d’économiser cette source d’énergie, prévoyant pour cela l’installation de chaudières améliorées pour les hammams et la réalisation de fours-boulangeries à isolation thermique renforcée. Ce mode de chauffe pour la cuisson est ainsi usité dans la vallée du Zat, au Sud de Marrakech.

Pour ce qui est de la biomasse, elle est au centre de toutes les attentions. La culture de plantes génératrices de sources d’énergie –en l’occurrence l’huile végétale et l’alcool- est en effet à l’étude. A cette occasion  a eu lieu fin 2008, à Oujda, le premier atelier national sur ce thème avec les retours d’expériences d’intervenants du Brésil, du Mali, du Niger et du Sénégal et la présentation des travaux menés par l’Algérie s’agissant de la production de bioéthanol issus des produits dattiers. La Faculté des Sciences de Kenitra a pour sa part exposé ceux afférents aux biocarburants, et l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat ceux des techniques du biogaz. Cette dernière source d’énergie est d’ailleurs en projet à Salé, avec la transformation des déchets de la décharge d’Oulja.

L’intégration des énergies renouvelables et des techniques visant à l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les constructions est également à l’ordre du jour, avec l’adoption en novembre 2008 de normes de conception architecturale et de choix des matériaux, et d’une réglementation thermique des bâtiments. Ces nouvelles mesures écologiques seront expérimentées lors de la conception du pôle urbain et industriel de Sahel-Lakhyayta, situé dans la province de Settat. L’ensemble comprendra 60 000 logements.  

 

La filière hydraulique. Elle assure une part des ressources énergétiques propres du royaume. Mais les résultats 10.Barrage-Al-Wahda.JPGen terme de production d’hydroélectricité ont été jugés insuffisants par le Ministère de l’Energie, ce qui a justifié de nouveaux investissements. « Pendant des années, c'est l'hydraulique qui a fourni la majeure partie des besoins en électricité du pays. La mise en service du complexe hydroélectrique de Bin el Ouidane et d'Afourer en 1953 (un milliard et demi de mètres cubes) avait multiplié par deux la capacité de production ! Mais au fil des ans, la contribution de la production hydraulique ne va cesser de décroître. Au point de ne pas dépasser en 2007 les 4 %, une des parts les plus faibles enregistrées au cours des dernières années, en raison de la faible pluviométrie. » L’ONE s’est de ce fait lancé dans de nouveaux projets. Comme à khenifra, dans le Moyen-Atlas, avec le complexe hydraulique de Tanafnit-El Borj sur l’oued Oum Er-Rbia, d’une puissance de 40 MW, qui a été mis en service  en 2008 après qu’aient été réalisés deux barrages en amont. Et via le complexe hydroélectrique de Tillouguit, dont le démarrage est prévu en 2011.

 

Toutes ces réalisations accréditent l’idée selon laquelle l’option énergétique prise par le Maroc a de beaux jours devant elle. Reste à présent aux pays qui disposent des technologies de pointe à développer la coopération avec le royaume, et plus largement le Maghreb et l’Afrique, de sorte que les énormes gisements en énergies renouvelables du Sud bénéficient au plus grand nombre, a fortiori au Nord où les conditions climatiques sont moins favorables et les énergies fossiles, des denrées rares. En cela, la convention de financement du Programme d’appui à la réforme du secteur énergétique signée par la Ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Amina Benkhadra, avec la Commission européenne le 12 janvier 2009 constitue une avancée.

 

 

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