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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 18:52

 

Forum Eurafric 2011

 

Accroître la compétitivité du secteur eau et énergie

 

Paru dans African Business – Décembre 2011-Janvier 2012

 

 

100_1383.JPGEtablir des liens entre les acteurs africains positionnés sur les secteurs de l’eau et de l’énergie et leurs homologues européens, c’est l’objectif que s’est fixé l’Agence de développement des entreprises en Afrique (Adea).

 

Pour Abdoulaye Kanté, organisateur du Forum Eurafric, l’accès à l’eau et à l’énergie sur le continent est la priorité. Ces ressources constituent le préalable à tout développement, mais seulement un Africain sur trois y a accès. C’est pourquoi, il réunit les bailleurs de fonds internationaux, les décideurs politiques, des experts et des entreprises spécialisées, dans le but de favoriser le transfert technologique de l’Europe vers l’Afrique, et d’améliorer la compétitivité des entreprises.  

Cette année, la onzième édition a été placée sous le signe du solaire. Le projet phare est WecAfrica, un cluster dédié à la recherche, l’innovation et la production d’énergies renouvelables, principalement axé sur l’énergie solaire. « L’objectif est double. Il consiste à renforcer les capacités en matière de production d’énergies renouvelables dans les pays d’Afrique en leur permettant de satisfaire 90% de leurs besoins, à l’horizon 2025, et à réduire le coût de réalisation des projets», précise Abdoulaye Kanté. Il escompte la création, d’ici à 2015, du pôle Africa Sun Valley à Bamako, avant une prochaine étape à Brazzaville, dans les années à venir.

Sur un espace de 10 hectares, à proximité de l’aéroport de Bamako, les contours du futur pôle de compétitivité se configurent, à la faveur du soutien du Mali qui fournit le terrain et pilote le comité technique. Le Congo est également partie prenante de l’opération. Bruno Jean-Richard Itoua, ministre de l’Energie et de l’Hydraulique de ce pays, prend la présidence de WecAfrica. Pour concrétiser le projet qui se chiffre à 27 millions d’euros et créer cette première zone d’activité dans la capitale malienne, des financements sont requis. Sur ce volet, la100_1395-bis.jpg Banque ouest-africaine de développement (BOAD) assure de son intérêt pour ce programme solaire. Bassary Touré, vice-président, précise que l’institution financière pourrait s’engager aux côtés de partenaires des secteurs publics et privés. Il précise d’ailleurs que la BOAD est partie prenante d’autres pôles de compétence. Elle finance celui dédié aux biotechnologies et aux TIC à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, et encourage la création dans la sous-région d’autres technopoles. Bassary Touré réfère dans ce domaine à l’expertise dans les métiers de l’eau acquise par Ouagadougou, et à la capacité de Niamey à se positionner sur le nucléaire.

Jean-Paul Joulia, chef d’unité énergie Europaid à la Commission européenne, convient pour sa part qu’il existe des solutions pour financer le projet de technopole solaire, tels que des prêts à long terme qui permettent d’étaler les dépenses, ou encore l’établissement de partenariats industriels. Il précise d’ailleurs que l’Union européenne (UE) appuie actuellement les pôles de compétitivité pour l’eau et l’énergie en Afrique, notamment via la formation à travers un projet porté par EDF en partenariat avec l'Agence malienne pour le développement de l'énergie domestique et l'électrification rurale (Amader), le Fonds de développement de l’électrification (FDE) et l’Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2IE) de Ouagadougou. Il en est de même pour la recherche et le développement que la Facilité énergie ACP-UE finance, ainsi que pour le secteur privé dans l’énergie, avec 420 millions d’euros alloués depuis 2006. Une enveloppe de 75 millions d’euros est également destinée au Fonds global pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (Geeref). Elle s’ajoute aux contributions des Etats membres.

Désiré Ndemazaoga, expert en eau, secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac), réaffirme de son côté le plein soutien de la sous-région par la mise en œuvre du Fonds régional de solidarité pour l’eau, et de son appui pour améliorer l’environnement des affaires. Quant à l’International finance corporation (IFC), membre du groupe Banque mondiale, elle indique que les partenariats publics privés pourraient fonctionner convenablement dans le secteur de l’eau et de l’énergie.

 

Gros potentiel d’affaires en Afrique

La région Rhône-Alpes, territoire où s’enracinent les actions de l’ADEA, soutient la réalisation de l’opération WecAfrica dont elle espère des retombées significatives pour les entreprises rhônalpines, et en particulier pour celles positionnées sur le segment des énergies solaires. Depuis la baisse du crédit d’impôt développement durable, en 2010, le secteur du photovoltaïque est en effet en difficulté, et des entreprises ont déposé le bilan. A contrario, le continent africain est en plein essor dans le domaine du solaire et prend du reste le leadership avec plusieurs initiatives au Maroc, au Gabon, et au Tchad où un Forum international des énergies renouvelables aura lieu en février 2012, à N’Djamena. De plus, l’environnement des affaires est plus favorable en Afrique. Des exonérations fiscales sur 15 ans sont prévues pour les investisseurs dans le cadre du projet WecAfrica, ainsi qu’un accompagnement pour répondre aux appels d’offre. C’est ce qui explique la présence massive sur le Forum Eurafric Partners de PME et PMI, mais aussi de multinationales de Rhône-Alpes et de l’Hexagone. Schneider Electric, Siemens, Soitec, PAM Saint-Gobain, Groupe Denis, Michaud, Auversun… les partenaires français ne manquent pas ce rendez-vous incontournable qui leur procure de nouveaux contrats.

Pour certaines entreprises, le continent africain représente près du quart de leur chiffre d’affaires. C’est le cas de Conti-Transfo, qui réalise 20% de ses activités en Afrique du Nord et de l’Ouest. « L’Afrique est un marché intéressant que nous fournissons en transformateurs, et où nous envisageons à présent de fournir le savoir-faire pour réparer le matériel en dispensant des formations », confirme Marie-France Charles, Pdg de l’entreprise. Cahors international y est aussi présent et distribue notamment des coffrets pour protéger les compteurs d’eau. Il traite avec les compagnies nationales, comme celle de Mauritanie, ainsi qu’avec celles d’électricité à qui il fournit des solutions pour le comptage de l’énergie. Ses concurrents directs en Afrique subsaharienne sont marocains et libanais, et dans une proportion moindre indiens. Le groupe français consolide néanmoins sa position grâce à une stratégie minutieusement étudiée et bien rodée. Pour cela, il n’a pas hésité à ouvrir une filiale en Inde pour fabriquer des appareils aux normes anglaises, qu’il peut ensuite distribuer en… Afrique de l’Est ! Il est également actif en Algérie où Sonelgaz compte parmi ses plus gros clients.  

 

Ajuster l’offre au pouvoir d’achat

Mais si le secteur de l’eau et de l’énergie en Afrique est rentable pour les entreprises européennes, il n’en demeure pas moins insuffisamment développé pour les usagers. Thierry Befio Namdenganana, directeur général de l’Agence autonome d’électrification rurale de Centrafrique (ACER), confirme que les besoins sont très importants, et que le taux d’accès à l’électricité de plus de la moitié de la population rurale centrafricaine est nettement en deçà des espérances. « Nous cherchons des partenaires dans le cadre des études mais buttons sur des problèmes de financement ». Evelyne Konan, gérante ivoirienne de l’Entreprise de construction de réseaux100_1376.JPG électriques, d’adduction d’eau et froid (Ecreaf), membre de l’association patronale Tradelec, recherche des fournisseurs et des partenaires qui veulent bien s’installer en Côte d’Ivoire, ainsi que des financements. Au Gabon, des entreprises privées sont contraintes de travailler sur commande sans qu’il ne leur soit envisageable d’obtenir des échéances de paiement sur 90 jours. « Nous ne pouvons approvisionner le marché gabonais et construire un réseau de la source au robinet dans ces conditions », atteste un chef d’entreprise de la chambre patronale gabonaise.

En Guinée, le coût de l’électricité est très cher car produit par des centrales thermiques qui fonctionnent au fuel. On cherche alors à développer l’énergie hydro-électrique sur quelque 114 sites aménageables, et à construire les centrales y afférentes dans ce pays où les grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest (le fleuve Sénégal, la Gambie et le Niger) prennent leur source. Somségmanégo Noël Compaoré, directeur général d’Azimut des compétences génie électrique et bâtiment (Acgeb) au Burkina Faso, constate pour sa part que les installations solaires sont relativement coûteuses, ce que ne dément pas le responsable tchadien du Projet de développement des énergies renouvelables qui déclare : « Nous sommes face à une population à faible pouvoir d’achat alors que les bailleurs de fonds comptent sur la rentabilité ». Au moment où les entreprises européennes marquent le pas faute de croissance sur le Vieux Continent, et que les besoins vitaux en eau et énergie sont de plus en plus criants en Afrique, une plus juste politique de pratique des prix apparaît comme la solution pour régler les problèmes des uns et des autres.

 


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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 15:22

 

L’investissement pour soutenir la croissance

 

 

La croissance en Afrique suscite l’intérêt des fonds d’investissement. Ils sont de plus en plus nombreux à pousser leurs pions, notamment en Afrique de l’Ouest.

 

Tope Lawani et Babatunde Soyoye sont Nigérians. Ils ont fondé, à Londres, en 2004, Helios Investment Partners, l’une des majors du capital-investissement dédiée à l’Afrique. Elle opère dans plus de 25 pays et gère un portefeuille d’investissement de 1,7 milliard de dollars. Les placements sont destinés aux entreprises des secteurs des télécommunications, des transports, aux services financiers, à l’agro-industrie ou encore aux assurances. Cette année, Helios a bénéficié d’une participation de 30 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) et a annoncé une levée de fonds record de 900 millions de dollars.

En l’espace de quelques temps, Helios s’est positionné en force sur le continent en effectuant trois investissements via le fonds Helios II. Il a acquis une participation majoritaire dans Interswitch Nigeria, société leader dans les services de traitement électronique des paiements. Il a également créé, en partenariat avec d’autres apporteurs de capitaux, Helios Towers Africa (HTA), fournisseur de pylônes de télécommunications, lequel a obtenu récemment une licence pour installer un réseau de télécommunications en Tanzanie, après une implémentation au Ghana et au Nigeria. Enfin, Helios et le groupe Vitol ont racheté la plupart des activités de distribution en Afrique de la compagnie Shell. Le montant de la transaction est d’environ 1 milliard de dollars.

Helios avait précédemment acquis Continental Outdoor Media, une entreprise publicitaire qui opère dans 14 pays d’Afrique subsaharienne. Le fonds d’investissement détient également 22% des parts de la société Africatel, pour un montant équivalent à 184,5 millions, et 16% des participations de First City Monument Bank (FCMB), une banque cotée à la bourse nigériane. Equity Bank Ltd Kenya, un établissement de microcrédit, a de son côté cédé 24,99% de son capital - pour une valeur de 178,7 millions de dollars - à Helios Investment Partners.

Cauris Management est l’un des premiers de la sous-région ouest-africaine à s’être lancé, en 1997, dans la gestion de fonds de capital-investissement. Depuis une quinzaine d’années, Cauris Management fournit des capitaux et prend des participations dans les entreprises. Au nombre de ses investissements, on trouve Burkina Bail au Burkina Faso, Equipbail Mali, Sodigaz, la Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire (CDCI), Moov Togo, Société industrielle de matériels électriques (Simelec) au Sénégal et Jossira pour la production d’huile de coton. Il s’est entouré d’investisseurs de premier plan, parmi lesquels la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Bank Of Africa (BOA) et Banque Atlantique La société néerlandaise pour le financement du développement FMO, la compagnie d’assurances GTA-C2A Vie, le groupe CDC du Royaume-Uni et Proparco sont aussi partenaires. 

Crédité d’un capital de 5 milliards F.CFA, le Fonds soutient des projets à forte valeur ajoutée. Il gère, depuis son siège, à Lomé, le Fonds Cauris Croissance II (FCCII), qui a démarré ses activités en 2010 avec la levée de 45 millions d'euros, et l’objectif d’atteindre 60 millions d'euros en 2011.

Tuninvest-Africinvest est pour sa part actif dans plusieurs sous-régions africaines, dont l’Afrique de l’ouest. A son actif, plus de 550 millions d'euros de capitaux sous gestion levés auprès d’investisseurs privés et d’agences de développement. Il cible lui aussi les PME, en création et en croissance, et propose un soutien financier et stratégique. Africinvest dispose de six bureaux, à Abidjan, Alger, Casablanca, Lagos, Nairobi et Tunis. Il intervient dans les secteurs de la construction, de la distribution, dans les services financiers, l’agro-industrie, les produits pharmaceutiques, le textile…

Dans son portefeuille d’investissement figure l’hôtel Anchorage, à Lagos, qui est géré par Radisson, ainsi qu’Atlantique Telecom Togo ou encore Petro Ivoire, une société de distribution d’hydrocarbures. Le fonds a également investi 5 millions d'euros, en 2009, dans le laboratoire pharmaceutique ghanéen Lagray Chemical, lequel se positionne sur la fabrication de médicaments génériques. La même année, il a investi 6 millions d'euros dans Transformation Reef Cameroun, société néerlandaise forestière qui exploite des concessions en Afrique - dont une au Cameroun - et destine sa production à l’exportation, principalement en Europe.

Avec 5 milliards d'euros de capital, la Libya Arab Africa Investment Company (LAAICO) fait figure de géant dans l’univers du capital-investissement. Elle aussi a largement investi l’économie ouest-africaine, dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, des mines, des télécoms, dans les banques, les stations services… Au Niger, le fonds libyen et le fournisseur chinois d’équipement télécoms ZTE ont racheté, en 2001, 51% du capital de la Société nigérienne des télécommunications (Sonitel). Au Ghana, LAAICO a pris des participations dans des sociétés aurifères, ainsi que dans des mines de fer en Guinée et dans la société de prospection de diamants Oryx, en République démocratique du Congo. Elle a également concentré ses activités d’investissement dans l’hôtellerie et l’industrie. L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) soulignait, en 2008, que la Société libyenne pour l’investissement à l’étranger (LFIC), « l’un des instruments d’investissement de la Libye, établi en 2005 pour cibler les investissements internationaux, en particulier l’immobilier et, plus récemment, les infrastructures », avait soutenu des projets en Afrique.

Au Burkina Faso, la Société libyenne pour l'investissement et le commerce (SALIC), une entité à 100% financée par LAAICO, a ainsi établi un complexe hôtelier, résidentiel et commercial dans le quartier Ouaga 2000. Au Gabon, c’est via Libyan Foreign Investments Company (LAFICO) que le capital-investisseur opère en exploitant une concession de 400 000 hectares de forêt, tandis que LAFICO-Mali détient un hôtel et est entré dans le capital de la Société nationale des tabacs.

 

L’internationalisation des investissements

A ces fonds d’investissement panafricains, s’ajoutent des firmes de private-equity étrangères, qui ont perçu l’intérêt que représentait l’Afrique de l’Ouest où les opportunités ne manquent pas. Dans de nombreux domaines – services bancaires et financiers, assurances, infrastructures, télécommunications, industrie… -, les potentialités existent et la croissance est au rendez-vous. C’est ce qui explique l’arrivée de l’Américain Carlyle, qui surfe sur la vague, annonçant une levée de fonds de 750 millions d'euros en Afrique. Emerging Capital Partners (ECP), firme américaine codirigée par le Franco-Camerounais Vincent Le Guennou, a mobilisé de son côté plus de 1,8 milliards de dollars. Le fonds d’investissement cible prioritairement les services financiers (26% de son portefeuille), les ressources naturelles (21%), les télécommunications (23%), l’agro-industrie (8%). ECP est entré dans le capital de Financial Bank. Il détient, depuis cette année, 100% du capital de la holding désormais appelée Orabank, qui dispose d’agences bancaires dans six pays : Bénin, Gabon, Guinée Conakry, Mauritanie, Tchad et Togo.

ECP a créé plusieurs fonds, dont Africa Fund I, qui a réalisé, en 2005, son premier investissement dans la Société internationale de plantations d’hévéas (SIPH), premier exportateur de caoutchouc en Afrique. « L'investissement du Fonds aura permis à la société d'accroître sa capacité de production, de rembourser sa dette et d'augmenter sa participation dans la Société africaine de plantation d’hévéas (SAPH) et dans Ghana Rubber Estates Limited (GREL). En 2006, SIPH a vendu 82.850 tonnes de caoutchouc, en hausse de 45% par rapport à 2004 », indique ECP. Il ajoute qu’en 2006, il a joué un rôle majeur dans l'acquisition par SIPH des plantations de Michelin au Nigéria, en échange de 20% des parts de la société.

La présence de plus en plus marquée sur le continent des investisseurs chinois est à souligner. Elle remonte à 2006, année du Sommet de Beijing et du Forum sur la Coopération Chine-Afrique. China-Africa Development Fund (CADFund) est apparu à cette époque, en 2007. Le fonds de développement est axé sur le soutien aux entreprises chinoises qui opèrent en Afrique. Il bénéficie du puissant soutien de la Banque de développement de Chine, qui l’a doté d’un capital de départ d’1 milliard de dollars, en se fixant comme objectif d’atteindre les 5 milliards de dollars.

CADFund est impliqué dans le secteur des TICs, des télécommunications et des industries de transformation. Grâce à son appui, les sociétés chinoises renforcent leur présence sur le continent et remportent des contrats. Au Ghana, CADFund et Bosai Minerals Group of China ont ainsi contracté, en 2010, avec le gouvernement ghanéen pour la construction d’une raffinerie d’aluminium.

 

 

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 08:03

 

Dossier Télécom

Portrait

Tiémoko Coulibaly, fidèle au poste

 

Paru dans Jeune Afrique - 23 au 29 octobre 2011

 

100_1321-bis-copie-3.jpgIl a connu trois marques en cinq ans : Celtel, Zain et Airtel. Aujourd’hui, le patron de l’indien Bharti pour l’Afrique francophone veut généraliser l’accès à la téléphonie et à l’internet mobiles sur le continent.

 

Tiémoko Coulibaly,  46 ans, est un patron qui sait se faire désirer. Difficile d’obtenir un entretien. Peu causant, lunettes fines et pause magistrale, d'aucuns le trouvent même un brin hautain. Mais si l'homme est avare d'interviews, il ne se fait pas prier pour promouvoir Airtel, la marque de l’opérateur indien Bharti, arrivée en juin 2010 après le rachat des quinze filiales de son ancien employeur, Zain, pour 9 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros à l’époque). « Bharti est une entreprise multiculturelle qui dispose d’un véritable savoir-faire dans la téléphonie mobile. Son expertise est profitable à l’Afrique », affirme le patron du groupe en Afrique francophone.

Tiémoko Coulibaly dit vouloir « créer un impact positif sur le développement économique du continent ». Son discours a beau avoir des accents sociétaux, l’homme accompagne avant tout le développement en Afrique d’un géant des télécoms : Bharti est le sixième opérateur mobile mondial, avec 9,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010.  Reste que son dirigeant relaie la vision de la multinationale : généraliser l’accès à la téléphonie et à l’internet mobiles pour que toutes les populations – y compris les plus défavorisées – puissent en bénéficier.

 

Lune de miel. « Chez Airtel, nous pensons que l’Afrique est prête, contrairement à l’avis de certains experts. Pour preuve, l’Internet mobile continue d’y croître à un rythme exponentiel », constate Tiémoko Coulibaly, qui espère que les gouvernements et les régulateurs faciliteront le déploiement in situ de cette technologie pour réduire la fracture numérique. A entendre le patron ivoirien basé à Nairobi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une lune de miel qui n'était pourtant pas acquise à l'arrivée du groupe indien.

Diplômé de l'Ecole supérieure de commerce d'Abidjan (Esca), Tiémoko Coulibaly a complété sa formation à la London Business School, puis à l’International Institute for Management Development, en Suisse. Rien de plus normal, alors, de longer le lac Léman sur moins de 20 kilomètres pour aller frapper à la porte d'une des plus grosses multinationales helvétiques, basée à Vevey. Commence ainsi une ascension sans encombre au sein du groupe agroalimentaire Nestlé, qui le mènera aux postes de directeur stratégique et opérationnel en Afrique et en France, puis de directeur général de la firme suisse au Gabon.

 

Parcours sans faute. En 2006, il rejoint la société de téléphonie Celtel, qui lui offre rapidement le fauteuil de vice-président pour le développement en Afrique de l’Ouest. Un parcours sans faute, réglé comme une horloge suisse. Mais le marché mouvant de la téléphonie mobile aurait pu lui réserver quelques surprises et ses premières désillusions. Fin diplomate, doué d'un tempérament quasi politique et de compétences reconnues, il résiste durant quatre années aux changements de propriétaire successifs, à commencer par le rachat de l’opérateur par le koweitien Zain.

Il gardera toujours le contrôle des opérations de développement de l’offre de téléphonie cellulaire en Afrique subsaharienne, avant d'obtenir avec Airtel, un autre fauteuil : celui de directeur général de l'Afrique Francophone (Burkina, République du Congo, RD Congo, Gabon, Madagascar, Niger et Tchad). Objectif du patron : élargir la couverture réseau aux zones rurales. Un bon moyen de continuer à promouvoir le côté social du groupe. Et d'élargir son business.

 

 

Bharti Airtel en Afrique.

Présent dans 16 pays.

Chiffre d’affaires de juin 2010 à mars 2011 : 655 millions d’euros.

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 14:42

 

REPORTAGE A LYON

Morts pour la France

 

Paru dans New African – Novembre-Décembre 2011

 

216_1657.JPG« Nos frères ont arrêté l’entrée des troupes occupantes dans cette ville, Lyon, à côté des frères français. Ils ont mené le combat pour la liberté, l’égalité, la fraternité ». L’homme frappait le sol avec sa canne, comme pour mieux appuyer son propos, au moment où il rappelait le prix payé par ceux que l’on appelait les « tirailleurs sénégalais ».

 

A 84 ans, le souffle court mais le verbe haut, Gérard Kango Ouedraogo, homme politique et diplomate burkinabé, avait marqué de sa présence la commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines, dont on célébrait, en 2010, le jubilé d’or, dans les salons feutrés de l’hôtel de Ville de Lyon. L’assistance avait fait écho, acclamant à tout rompre le héraut, comme s’il l’avait délivrée d’une parole trop longtemps contenue. Comme s’il avait brisé l’omertà. Pourtant, il y a près de 100 ans que le destin des Africains a été scellé à l’histoire de Lyon et de sa région, depuis qu’on a envoyé ces soldats des colonies se battre contre l’occupant.

Au total, 350 Africains sont enterrés à Villeurbanne, au cimetière de la Doua. Ils sont morts au champ d’honneur lors des guerres de 1914-1918 et de 1939-1945. Au cimetière de Chasselay, à une vingtaine de kilomètres de Lyon, dans le Tata des tirailleurs, la dépouille de 188 soldats est ensevelie. Peuls, Bambaras, Mossis, Malinkés… du Sénégal, du Gabon, du Dahomey, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Soudan, de Haute-Volta… ils sont tombés au combat, les 19 et 20 juin 1940.

« Les jeunes sont de plus en plus nombreux à venir perpétuer le devoir de mémoire », constate Abdou Sonko, président de Solidarité pour exister (SOPE).

 

Assumer les turpitudes du passé

Du côté des autorités françaises, on prend graduellement conscience de l’importance que revêt cet hommage posthume rendu aux Africains de la coloniale. « Notre sol s’est nourri du sang des hommes, certes, mais plus encore du sang des autres. Le lien qui nous unit à tant de peuples est un lien de dette et d’honneur », déclarait le maire de Villeurbanne, lors de la commémoration du 11 novembre 2008, à Chasselay.

La même année, une rue portant le nom de l’Emir Abdelkader a été inaugurée dans le quartier de la Guillotière. Le processus de reconnaissance officielle de cette histoire croisée est à l’œuvre. « En inscrivant son nom dans notre cité, nous rappelons ce que fut cette période complexe et douloureuse de l’histoire entre les deux rives de la Méditerranée. Nous rendons hommage à l’une des figures politiques les plus éminentes de l’Algérie », a solennellement déclaré le maire de Lyon. Deux ans plus tôt, une autre célébration avait été organisée à Lyon, pour la signature des accords d’Aix-les-Bains qui ont mis fin au protectorat français au Maroc.

Du côté de la diaspora africaine de Lyon et de sa descendance, on refuse les discours politiques stigmatisant sur leurs origines, et dans certains cas, leur religion. Ils demandent à être – pour le moins – considérés comme des citoyens lambda, eu égard au sacrifice de leurs ancêtres, incorporés de force, qui se sont battus pour la France. C’est ce que fait Kamel Mouellef, arrière-petit-fils d’un tirailleur algérien mort au front, en 1918. Il met en lumière l’histoire de ces combattants de la première guerre mondiale, et n’a de cesse de réhabiliter la mémoire des « indigènes » de la république. Quand on l’interroge sur la question de la réparation, il répond. « Dans réparation, il y a l’idée de cassure, et forcément, cela induit qu’il faille réparer. On risque de provoquer des blocages. J’arrondis les angles pour ouvrir le dialogue. Il y a des plaies qui se sont refermées avec des points de suture plus ou moins bien faits. Il faut donc cautériser et expliquer ». Ce à quoi il s’emploie, en consignant l’histoire de son aïeul dans un recueil de bande-dessinée qu’il se promet de distribuer sur les bancs de l’Assemblée nationale. « Il faut inscrire l’histoire dans les pages des manuels scolaires, pour expliquer que Mamadou, Mohammed et N’Guyen se sont battus pour la France. La force de la nation française, ce sont d’ailleurs toutes ces communautés », ajoute Mouellef.

Comme lui, d’autres apportent leur contribution à la retranscription de cette histoire pour ne pas oublier l’épreuve du fer, du feu, du sang et des larmes. Ahmed Kalouaz a écrit Une étoile aux cheveux noirs, un roman sur le parcours des Arabes et des Berbères partis des colonies pour arriver en France, dans les taudis de la Métropole.

 

Reconnaissance

Adame Ba Konaré, épouse de l’ancien président du Mali, lors d’un passage à Lyon, a évoqué le passé et « rétabli la vérité historique ». « Le continent africain a été ravagé par des tyrans et dépeuplé par des négriers. L’Occident est loin d’avoir payé ses dettes à l’égard de l’Afrique. La colonisation lui a fait perdre ses repères, et a provoqué le sous-développement. Elle a soumis les colonies a une contrainte fiscale, a favorisé l’essor de la métropole et a dénié à l’Africain l’appartenance à une culture. »

Christophe Amany, président du collectif Africa 50, rappele que Lyon a pris sa part dans l’histoire coloniale, même si la ville a parfois du mal à se souvenir de cette période peu glorieuse de son histoire. « Nous avons contribué au développement de la France, nous avons besoin d’être reconnus ».

Ce mouvement de réhabilitation de la vérité historique s’ajoute à celui consistant à faire évoluer les partenariats entre l’Afrique, sa diaspora et Lyon. " Nous voulons que nos échanges s’inscrivent dans une logique de partenariats gagnant-gagnant », précise Christophe Amany. « La ville de Lyon est plus prompte à mettre en avant sa capacité d’expertise, dans le cadre de la coopération décentralisée, comme elle le fait par exemple à Ouagadougou. Mais s’agissant de ce que lui procure en retour le Sud, elle est peu loquace. "

 


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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 15:44

 

Travaux portuaires

L’Europe drague le continent

 

Paru dans Jeune Afrique – 16 au 22 octobre 2011

 

Réaménagemnt, approfondissement, assainissement… Quatre opérateurs, belges et néerlandais, se partagent le marché de l’entretien des ports en Afrique. Revue de détail. 

 

Du fait de l’importance des marchandises transportées par voie maritime et des travaux qu’il faut consentir pour réduire les coûts logistiques, l’Afrique constitue un marché significatif pour les ténors du dragage. Pour permettre aux navires à grand tirants d’eau d’accéder aux ports, il faut en effet approfondir les chenaux.On fait alors appel aux majors de l’excavation : Boskalis, Van Oord, Jan De Nul et Deme, quatre opérateurs néerlandais et belges qui se partagent le marché de l’entretien des ports africains. Présentations.

 

Royal Boskalis Westminster

Le groupe néerlandais exécute de nombreux travaux de dragage en Tunisie, en Egypte, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cameroun, en Afrique du Sud… et plus régulièrement au Bénin et au Gabon. Son chiffre d’affaires sur le continent est en nette progression, avec 164 millions d’euros au premier semestre 2011, contre 90 millions un an plus tôt. Au Soudan, il a réaménagé le chenal d’accès au port de Suakin ; et au Ghana, on lui doit une opération, financée par le gouvernement néerlandais, quie permet à présent aux navires de 30 000 tonnes d’accoster au port de Tema. En 2010, Boskalis a remporté trois contrats majeurs, pour un montant total de 100 millions d’euros. L’un au Nigeria, où il travaille avec l’italien Saipem sur l’entretien d’une installation pétrolière ; l’autre au Maroc, pour l’extension, courant 2012, du port de Tanger ; et le troisième au Congo, pour le compte de l’Autorité portuaire de Pointe-Noire.

 

Van Oord Dredging and Marine Contractors 

L’activité de cet autre acteur néerlandais, présent depuis plus de 40 ans sur le continent, est également importante. « D’est en ouest et du nord au sud, que ce soit au Kenya, en Tunisie, en Egypte, au Nigeria, nous intervenons de plus en plus », confirme la société, qui dispose à Lagos d’une succursale destinée aux services maritimes pour l’industrie pétrolière et gazière. En août, Van Oord a achevé les travaux de dragage du port de Beira, au Mozambique. Les navires de 60 000 tonnes peuvent à présent y accéder. Les travaux ont coûté 43 millions, financés par le gouvernement mozambicain (23 millions), la Banque européenne d'investissement (10 millions) et le gouvernement néerlandais (10 millions).     

 

Jan de Nul

Le groupe belge est chargé de l'entretien du port de Douala ; la concession sur cinq ans est dotée d’un budget annuel de 12 millions d’euros. En Angola (Soyo) et en Sierra Léone (Freetown), les compagnies pétrolières et minières lui ont confié des travaux d’entretien. Il est aussi à Arzew, en Algérie, sur l’extension offshore du port, ainsi qu’aux Seychelles. Par le passé, Jan De Nul a réalisé les travaux d’assainissement des côtes de Sfax, en Tunisie, et étaient, dans les années 1980, au Mozambique. « Nous effectuons quelques travaux d’entretiens et d’approfondissements, mais généralement, ce ne sont pas de gros contrats, hormis celui de 50 millions d’euros pour le nouveau port de Coega, en Afrique du Sud, en 2005 », constate Filip Morobé, responsable Afrique de la société. Jan De Nul a réalisé 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en Afrique en 2010, soit moins de 5% de son chiffre d’affaires global.  

 

Dredging International

Cette filiale du belge Deme est en revanche positionnée sur de gros travaux portuaires. Elle s’était notamment vu confier un contrat de 193 millions d’euros pour l'exécution de dragages et l’approfondissement de l’accès au port de Durban, en Afrique du Sud. « Le contrat obtenu en Angola confirme la position forte et la continuité du Groupe Deme sur le continent africain », atteste la société qui avait obtenu, en 2010, une mission à Soyo, facturée 155 millions d’euros, pour le compte de la société Angola LNG.  

 

 

 

 

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 10:40

 

Fonds libyens, l’épreuve de la transition

 

Paru dans Arabies – Octobre 2011

 

Durant des années, les fonds souverains libyens ont massivement placé les recettes de la rente pétrolière en Europe, en Afrique et en Amérique. Mais la victoire du CNT pourrait changer la donne. Enjeux…

 

25957D’importantes opérations financières ont été effectuées entre la Libye et l’étranger, par le biais de la Libyan Investment Authority (LIA), un fonds souverain détenu par l’administration publique. Ce dernier aurait transféré 70 milliards de dollars via des placements en banques et des participations dans des multinationales. En 2009, la LIA aurait ainsi placé 7 milliards d’euros en Europe dont 5 milliards en France…

Le secteur de la finance est le grand gagnant de ces transactions. HSBC, Goldman Sachs ou le Crédit Suisse sont quelques-uns des établissements bancaires qui ont bénéficié des recettes de la rente pétrolière de l’Etat libyen. La banque italienne Unicredit a aussi été créditée de 1,6 milliards euros en 2008 et la Société générale détenait 1,8 milliards dollars d’actifs de la LIA en 2010.

Le fonds souverain libyen a également pris des participations dans certains grands groupes comme ENI (8,91% du capital soit 465 millions dollars), Siemens (9,2% soit 480 millions dollars), Lagardère (1,19%), General Electric (4,16%) et France Telecom (1,02%). Au total, la LIA a investi dans plus de 50 sociétés au nombre desquelles figurent Lafarge, Schlumberger, Honeywell ou Danone. Le fonds souverain détient également 3,27% du capital de Pearso, groupe de presse britannique qui édite notamment le Financial Times.

Economie libyenne attractive. Forte de 175 milliards dollars de liquidités en 2009, l’économie libyenne est vite apparue comme attractive, et sa bonne résistance à la crise mondiale a suscité l’intérêt du monde de l’entreprise et de la finance.

En quête de nouveaux marchés et de financements pour recapitaliser leurs sociétés, quelque 150 dirigeants de l’Hexagone se sont ainsi rendus sur place il y a deux ans pour assister à un séminaire sur la Libye organisé par Ubifrance. Les fonds d’investissements et les banques de la Jamahiriya libyenne étaient au rendez-vous, à commencer par la LIA.

Etablie en 2006 par le Comité général du peuple, cette holding gère les fonds du gouvernement libyen. Ses ressources proviennent des revenus de l’industrie du pétrole et du gaz naturel. La LIA opère en parallèle de Libyan Arab Foreign Bank (LAFB), une banque apparue en 1972 pour soutenir les investissements libyens à l’étranger. La LFB est  notamment devenue l’actionnaire principal de la British Arab Commercial Bank (83,48% d’actions en 2011), depuis que HSBC Bank Middle East lui a cédé 48,9% de ses parts. Elle détient également des participations dans une vingtaine de banques en Afrique du Nord (Alubaf International Bank en Tunisie, Chinguitty Bank en Mauritanie), au Moyen-Orient, en Turquie et en Afrique subsaharienne. Autant de participations qui ont été gelées au moment des sanctions administrées par la Communauté internationale. Ce qui vaut aussi pour d’autres entités libyennes, directement ou indirectement détenues ou contrôlées par la Jamahiriya. Il s’agit notamment de la Central Bank of Libya et de la Banque sahelo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC). Créée en 1999 à Syrte, cette dernière dispose  de filiales dans pas moins de 14 pays africains (Togo, Sénégal, Guinée Conakry, Centrafrique…).

Outre leur pléthore de placements financiers, la LIA et les fonds libyens de capital-investissement ont financé une myriade de projets et sont entrés dans le capital de quantité de sociétés.  

Economic & Social Development Fund (ESDF), un fonds de placement qui a participé à la convention d’affaires franco-libyenne à Paris, était doté à cette époque d’un portefeuille de 14 milliards de dinars libyens. ESDF entendait alors nouer des partenariats et s’appuyer sur l’expertise française pour accompagner certaines réalisations : zones d’activités économiques, cités administratives et commerciales, espaces de loisirs. Déjà partenaire de Vinci, Veolia, Suez ou Daewoo, la firme libyenne escomptait d’autres signatures pour la construction du métro, du réseau de distribution d’eau, ou encore d’hôtels à Tripoli ou à Benghazi.  

Lui aussi partie prenante de la délégation libyenne invitée au séminaire d’Ubifrance, le Libyan African Investment Portfolio (LAIP) est un fonds souverain contrôlée par la LIA qui gère les placements de la Libye en Afrique. Fondé en 2006,  le LAIP détient notamment Green Network Technology, une société spécialisée dans l’ingénierie informatique et les télécommunications. LAIP-Green Network opère dans 12 pays africains dont le Tchad, où il possède 60% de la Sotel Tchad, la Société nationale de télécommunications. Le montage de cette privatisation s’est réalisé grâce au concours du cabinet français Messier et Associés. Le LAIP gère aussi la compagnie pétrolière publique Oil Libya Holding Compagny, ainsi que la Libyan Arab African Investment Company (Laaico), laquelle avait également été conviée à cette journée économique dans la capitale française.

Bien connue des milieux d’affaires en Afrique, la Laaico est un fonds d’investissement très actif sur le continent. Elle intervient dans plus de 25 pays pour soutenir des projets dans différents secteurs (agriculture, industrie, télécommunications). En République démocratique du Congo, le fonds a investi dans la prospection de diamant en achetant des actions dans la société Oryx. Au Congo, la Laaico est chargée de l’exploitation de près de 450 000 hectares de forêt, sous couvert de la Société congolaise arabe libyenne (Socalib). Elle finance aussi l’élevage avicole à Madagascar et au Ghana (3 500 hectares).    

Hôtellerie. Au Mali, le fonds libyen exploite 100 000 hectares de terres et a investi dans l’hôtellerie dès 1998 via une filiale, la Libyan Arab Foreign Investment Company (Lafico). Quelques années plus tôt, via  la chaîne Laico Lybia Hôtels & Resorts, il avait aussi signé un accord de gestion avec Accor Sofitel.  A N’Djamena (Tchad), c’est avec Kempinski que Laico avait scellé son partenariat tandis que, à Brazzaville, il opérait en duo avec Le Méridien. La Laaico s’est aussi positionnée dans les secteurs agro-industriel (Bénin, Ethiopie) et immobilier, investissant dans des projets aussi variés que des complexes résidentiels (Zambie), des immeubles (Libéria), un village touristique (Erythrée) ou un centre commercial (Ouagadougou, Burkina Faso).  

La Libye a également consenti d’importants investissements à l’international dans le domaine pétrolier. Elle a pénétré les marchés européens en établissant des connexions avec le Vieux Continent via Oilinvest BV, une société de droit néerlandais qui dépend de la LIA et qui traite plus de 125 millions de barils de pétrole brut, dont 70% dans ses trois raffineries d’Italie, d’Allemagne et de Suisse. Implantée sur le territoire helvétique depuis 1990, Oilinvest a acquis les stations-service Elf en 2003. Tamoil, sa succursale, commercialise ses produits à travers 3 000 points de vente internationaux (Italie, Suisse, Allemagne, Pays-Bas et Espagne).

Libya Oil Holding s’est pour sa part déployée dans une vingtaine de pays africains. En l’espace de dix ans, la compagnie publique libyenne a notamment acquis bon nombre des filiales de Shell et d’Exxon Mobil. En 2009, sa filiale, OiLibya totalisait plus de 1 200 stations-services sur le continent (Kenya, Maroc, Tunisie) et approvisionnait 40 aéroports dans une quinzaine de pays africains. Libya Oil Holding est également engagée dans l’exploration et la production d’hydrocarbures dans sept pays, parmi lesquels Oman et l’Egypte. Les gouvernements du Kenya et de l’Ouganda lui ont aussi confié l’extension du gazoduc Eldoret-Kampala.

Le champ d’action de la Libye est donc très étendu et n’a rien négligé. Le pays s’est positionné en bailleur de fonds sur plusieurs continents, notamment en Afrique où il a financé un large spectre d’activités, depuis la prospection pétrolière jusqu’à la mise sur orbite du satellite de télécommunications Rascom, dont il est le principal actionnaire.

Ces six derniers mois, les combats sur son sol ont cependant causé d’importants dommages et les effets collatéraux risquent de fragiliser les équilibres macroéconomiques.


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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 09:42

 L’Afrique
Etape clé sur la feuille de route de
Christine Lagarde
Paru dans L'Essentiel des relations internationales - Août 2011


Depuis le 28 juin, le Fonds monétaire international est dirigé par Christine Lagarde. Connue pour son engagement politique en faveur d’une gouvernance mondiale plus inclusive, elle a bâti de solides partenariats avec l’Afrique, ce qui lui permet à présent de défendre un programme où le rôle de cette économie sur la scène mondiale est mieux affirmé. Décryptage.   

Au Sénégal, au Togo, au Congo, en Guinée Bissau, une déclaration fait la manchette des journaux : « Le temps de l'Afrique, nouveau continent émergent, est venu ». Christine Lagarde l’aurait faite juste avant son élection à la tête du Fonds monétaire international (FMI), au cours d’un déjeuner avec les gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) en conclave à Lisbonne, lors de l’Assemblée annuelle, les 9 et 10 juin.

Depuis son entrée en politique, il y a six ans, la ministre française, présidente du G8 et du G20, a en effet pu prendre la mesure des potentialités du continent africain, un acteur qu’elle a toujours considéré comme tenant un rôle majeur sur la scène internationale. Cette stratégie lui a valu de créer un relatif consensus autour de sa personne et a favorisé son élection à la tête de l’institution financière internationale.

 

L’Afrique, un acteur majeur

Lorsqu’elle s’est portée candidate au poste de directeur général du FMI, Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, a appelé à renforcer la légitimité et l’efficacité de l’institution. Pour y parvenir, elle a mis en avant trois axes d’action au premier rang duquel figure la promesse d’un engagement plus marqué en faveur du Moyen-Orient et de l’Afrique. Sur sa feuille de route, le continent africain apparaît comme un acteur essentiel. Les décideurs africains ont du reste plusieurs fois insisté sur ce point. Ils ont d’abord rappelé, au cours de la campagne, qu’un représentant d’un pays émergent avait toute légitimité à siéger au sommet de cette institution. L’Union africaine a indiqué que le choix du FMI aurait pu se porter sur un non-Européen, et particulièrement une personnalité issue du monde en développement. Pravin Gordhan, ministre sud-africain des Finances, s’est pour sa part étonné de la nomination de cette Française apparaissant, une fois encore, comme tacitement désignée par les pays riches pour hériter de la direction du FMI, alors que le G20 avait recommandé d’ouvrir la sélection aux candidats des économies émergentes.

Une partie du continent africain s’est finalement ralliée à la candidature de Christine Lagarde. Elle aurait ainsi été plébiscitée dans l’enceinte du FMI par l’Afrique francophone et l’Egypte, via les suffrages de l’administrateur égyptien Abdel Shakour Shaalan, représentant 12 pays arabes et les Maldives, ainsi que du Togolais Kossi Assimaidou, désigné pour représenter 22 pays africains - principalement francophones. Les gouverneurs de la BAD lui ont également apporté leur soutien.  A présent élue, Christine Lagarde va devoir écrire une nouvelle partition avec l’Afrique, continent somme toute le plus proche - géographiquement, historiquement et économiquement - de l’Europe. Et qui compte 46 pays membres sur les 187 Etats qui gouvernent le FMI. Les voix africaines ont sans aucun doute été d’un apport non négligeable pour remporter la victoire. Elles constituent en outre un point d’équilibre fondamental dans les rapports tels qu’ils se trament sur l’échiquier des relations internationales. Le FMI doit en effet composer avec l’Amérique, le géant asiatique et le sous-continent indien, des partenaires de taille, qui ont su au demeurant développer leurs affaires avec le continent africain. Christine Lagarde le sait. Depuis fort longtemps, et sans attendre son élection à la tête du Fonds, elle a su tisser des liens avec les décideurs d’Afrique.

Dès 2005, date de son entrée au sein du gouvernement français, elle a ainsi pris attache avec de nombreux chefs d’Etats et de personnages clés du continent, et a pesé en faveur de l’adoption d’un certain nombre de résolutions favorables au soutien à la croissance de l’Afrique. En 2008, la ministre française de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, recevait Donald Kaberuka, président de la BAD. Au cours de cet entretien, elle a salué les 5,7% points de croissance du continent africain et s’est réjouie du bon travail réalisé par la BAD, ainsi que des résultats obtenus dans le cadre des réformes engagées.

A même époque, durant sa mandature à la présidence du Conseil de l’Union européenne pour les Affaires économiques et financières (Ecofin), elle apportait son plein soutien à l’Egyptien Youssef Boutros-Ghali pour présider au Comité monétaire et financier international (CMFI) du FMI. Il sera finalement élu en 2008 à la tête de cette instance, qui a pour mission de donner ses grandes orientations au Fonds.

 

Promotrice de partenariats avec l’Afrique

Au plan des partenariats économiques et commerciaux, Christine Lagarde a donné de la voix et payé de sa personne pour favoriser les synergies entre la France, l’Europe et l’Afrique, et promouvoir les transferts de technologie, de capitaux, de biens et de services. En 2006, c’est en Afrique du Sud que la ministre alors déléguée au Commerce extérieur engage à des investissements français durables, notamment dans les secteurs de l’énergie et des transports. L’année suivante, elle décide de la reprise des activités de la Coface, l’assurance-crédit à l’exportation, en Angola. En 2009, elle accompagne le président Nicolas Sarkozy à Kinshasa (République démocratique du Congo), et, à l’issue de la visite officielle, elle signe avec le Premier Ministre, Adolphe Muzito, un accord sur le renforcement des relations économiques et bilatérales.

Elle défend avec autant de vigueur le développement de la coopération euro-méditerranéenne, en particulier avec l’Afrique du Nord. A Tunis, en 2006, la ministre déléguée au Commerce extérieur déclare : « Le processus Euromed doit être considéré comme une opportunité unique de bâtir une association gagnant/gagnant au sein de laquelle les pays méditerranéens et européens sortiront mutuellement renforcés par la mise en commun de leurs forces et de leurs avantages comparatifs ».

Elle recommande alors que la Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat (Femip) accroisse ses relations avec le secteur privé de la rive africaine de la Méditerranée, et qu’elle s’oriente non seulement vers le financement de grands projets, mais de plus en plus vers ceux des PME. Dans la même veine, Christine Lagarde exhorte les pays membres de l’Union européenne à encourager les investissements privés, et évoque la possibilité de participation plus importante dans les projets de capital-risque et d’activités de microcrédit.  

Elle s’emploie également à la relance des partenariats avec l’Algérie, accueillant en visite officielle, dès 2008, Karim Djoudi, ministre des Finances. L'entretien porte principalement sur les perspectives d'intensification de la coopération économique et financière entre les deux pays, et sur la mise en œuvre du Mémorandum franco-algérien de partenariat économique et financier, signé à Alger en 2006. Lors de cette rencontre, une convention entre les compagnies d’assurance française et algérienne est également signée. Cet acte met fin à un contentieux vieux de 42 ans. En 2010, c’est la coopération franco-égyptienne pour la construction du métro du Caire que la ministre soutient, en présence de son homologue égyptien des Transports. Christine Lagarde parvient à instaurer le dialogue et à restaurer la confiance là où des bataillons de diplomates, d’énarques et d’hommes d’affaires avaient échoué. Le secret de sa réussite est contenu dans cette phrase qu’elle prononce en 2007, à l’Assemblée nationale : « Assez pensé maintenant, retroussons nos manches ».

 

Une politique volontariste de soutien au développement

Dans le cadre de l’aide publique française au développement, elle double ainsi, en 2008, le montant de l’aide versée au Togo alors en proie à une crise alimentaire générée par la hausse des prix des matières premières. Un accord bilatéral de remise de dette entre la France et ce pays d’Afrique de l’Ouest est également signé. En 2009, à Ouagadougou, alors qu’elle participe à la réunion des ministres des Finances de la Zone franc, elle renouvelle sa volonté d’approfondir les relations entre la France et le Burkina Faso, et paraphe une convention d’aide budgétaire pluriannuelle avec le « pays des hommes intègres ».  

En sa qualité de représentante de la France au Sommet des chefs d’Etats et de gouvernement des pays membres du G20, la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi appuie les négociations qui contribuent au développement des pays les plus touchés par la crise et à leurs besoins de balance des paiements. A Bercy, au lendemain du Sommet du G20 de Londres, elle déclare : « Je considère qu’il est de notre responsabilité de prendre la mesure de l’impact de la crise sur les pays les plus fragiles. C’est un thème que j’ai souvent évoqué, notamment avec mes collègues africains. Nous ne pouvons pas laisser une crise née dans les pays riches et qui s’explique par un dysfonctionnement de nos systèmes de régulation remettre en cause les efforts de développement accomplis depuis plus de dix ans. C’est pour moi un devoir de solidarité internationale ».

Aux côtés de Lazare Essimi Menye, ministre camerounais des Finances, elle travaille alors à la réforme des instruments financiers pour répondre aux besoins de trésorerie des pays à bas revenus, et à l’assouplissement des conditions des prêts du FMI. De même, elle réaffirme l’engagement à mettre en œuvre les Objectifs de développement du millénaire et ceux en matière d’annulation de dette. Elle plaide également en faveur de l’utilisation de la vente d’une partie des réserves d’or du FMI pour l’octroi de prêts aux économies les plus fragiles. Charles Diby Koffi, ministre des Finances de Côte d’Ivoire, atteste de son rôle déterminant dans l’application de cette mesure qui bénéficiera notamment aux pays africains. En 2010, à la veille du Sommet de la Zone franc, elle réitère son appui aux initiatives visant à l’intégration économique régionale en Afrique. Elle promet de faire écho des demandes relatives à la stabilité des prix des matières premières et aux équilibres monétaires entre les zones. Un an plus tard, en avril 2011, à N’Djamena (Tchad), à l’occasion de la réunion des ministres de tutelle de la Zone franc, la ministre française présente les priorités en matière de développement telles qu’évoquées lors des travaux de la présidence de la France du G20. Elle annonce la mobilisation de financements - notamment pour le développement des infrastructures à dimension régionale -, et aborde les questions relatives à l’inclusion financière et à la réduction de la volatilité des matières premières. Puis c’est à la Côte d’Ivoire qu’elle assure, le même mois, le plein soutien de la France, contribuant à hauteur de 400 millions d’euros au financement des dépenses d’urgence, à la relance de l’activité économique et à l’apurement d’arriérés. Quelques jours plus tard, aux côtés du secrétaire au Trésor américain, elle réunit les ministres des Finances des principaux partenaires des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient avec les responsables des institutions financières internationales. Ensemble, ils définissent les principes d’une stratégie commune pour accompagner dans leur transition l’Egypte et la Tunisie. Deux mois plus tôt, en février, la ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie avait conduit la délégation française qui effectuait le premier déplacement en Tunisie après la révolution du 14 janvier.

De bout en bout de son parcours politique, le credo de Christine Lagarde aura été de défendre le projet d’une gouvernance fondée sur un rôle accru des pays émergents et en développement dans l’économie mondiale. A présent qu’elle siège à la direction générale du FMI, elle aura à cœur et tout loisir de poursuivre en ce sens à l’échelon international.

Le continent africain sera on ne peut plus attentif à ce qui sera entrepris sous les auspices de cette Française et Européenne au service de l’ensemble des pays membres du Fonds monétaire international, et donc de l’Afrique, qui représente le quart des adhésions.  

 


Du Ministère français de l’Economie, des finances et de l’industrie...

...au Fonds monétaire international

 Dans un monde dominé par la mâle gouvernance, Christine Lagarde fait figure d’exception. Désormais, le FMI est orchestré par une femme. Elle est la première dans l’histoire de l’institution - depuis sa création, en 1944 - à qui est confié la régulation du système monétaire et du suivi des politiques économiques et financières des pays membres. L’enjeu est de taille. Il consiste à prévenir les risques éventuels et à formuler des conseils de sorte à faciliter les échanges entre les pays. Il s’agit en outre de tenir les ressources du FMI - temporairement et moyennant garanties – à la disposition des Etats membres qui rencontreraient des difficultés de balance de paiements. « Mon objectif premier sera de faire en sorte que notre institution continue de servir tous les pays membres avec la même détermination et le même engagement », a d’ailleurs assuré Christine Lagarde lors son discours d’investiture. Elle a pris les commandes de l’institution le 5 juillet, depuis le siège du FMI, à Washington.

 


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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 17:59

 

Horizon prometteur pour le transport aérien

 

Paru dans African Business – Août-Septembre 2011

 

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Le trafic aérien africain devrait progresser de 7% par an d’ici à 2020. Qu’il s’agisse de trafic passager ou cargo, les autoroutes aériennes sont largement fréquentées, a fortiori en période estivale, lorsque les Africains résidents à l’étranger reviennent au pays natal, à la faveur de leurs congés annuels. Néanmoins, pour quelques opérateurs, les activités sont à la baisse. Tunisair affiche un recul de 53 millions dinars de son chiffre d’affaires au cours du premier quadrimestre, soit 26% de moins que l’année précédente. Elle lancera deux nouvelles dessertes à Douala et Ouagadougou. Les rotations s’intensifient aussi vers les pays du Golfe.  

Nouvelair Tunisie a aussi connu des perturbations. Sur les quatre premiers mois, le chiffre d’affaires a accusé une baisse de 42,753 millions dinars (-55 %). Le contrat de location de ses avions à Afriqiyah Airways et Libyan Airlines a été rompu à cause de la situation qui prévaut en Libye.

L’Egypte attend pour sa part une normalisation de son trafic d’ici à la fin de l’année, et espère de meilleurs résultats durant la saison estivale. Egyptair a perdu jusqu’à 80% de ses revenus au plus fort de la crise politique. Elle mise sur le développement de son activité vers l’Afrique, depuis son hub du Caire.

Au Maroc, le trafic est soutenu, avec plus de 15 millions de passagers en 2010 et plus de 55 000 tonnes de fret. En l’espace de quelques années, l’aéroport de Casablanca est devenu le carrefour du transit ouest-africain à destination d’Europe, d’Asie et d’Amérique.

L’Algérie est incontournable, eu égard à l’intense développement économique que connaît le pays et à ses ressources en hydrocarbures qu’exploitent quelque 80 compagnies pétrolières américaine, anglaise, espagnole… Les rotations avec la France sont effectuées par Aigle Azur et Air Algérie. Cette dernière pourvoit aussi à la desserte de neuf capitales d’Afrique de l’Ouest et du Nord, depuis l’aéroport d’Alger. Tassili Airlines, filiale de Sonatrach, assure à présent également le transport grand public. « En 2010, la compagnie a transporté 700 000 passagers et nous en escomptons 1,2 millions en 2012. Cette année, le grand public représentera à lui seul 200 000 sièges », précise Rachid Idjer, responsable commercial.

Le Sénégal entend confirmer sa position pour accroître son volume de trafic d’ici à 2015 où 2,4 millions de passagers sont attendus et 37 000 tonnes de fret par an sont attendus.  Sénégal Airlines dessert sept destinations de l'Afrique de l'Ouest. De nouvelles lignes seront ouvertes, en juillet, avec l’arrivée d’un troisième airbus A320. Des accords de partenariat ont par ailleurs été conclus, l’un avec Emirates et Brussels Airlines sur l'axe Dakar-Bruxelles.

Depuis la normalisation de la situation politique en Côte d’Ivoire, Asky, la compagnie panafricaine basée au Togo, a également repris ses vols dans le pays. Les principaux opérateurs sont de nouveau tous actifs dans le pays, sauf Air Ivoire dont la flotte est pour le moment immobilisée, en l’attente du règlement d’un important passif.  

Chez le voisin burkinabé, une dizaine d’opérateurs desservent Ouagadougou et Bobo Dioulasso. « Le Burkina Faso est une destination importante sur laquelle nous misons en raison de l’importance des activités économiques, des évènements culturels fréquemment organisés et du trafic dans les pays de résidence de la diaspora burkinabé », souligne Herman Carpentier, vice-président des ventes Afrique et Amérique du Nord de Brussels Airlines. L’opérateur belge dessert au total 18 destinations africaines. Air France, qui fêtait en mai ses cinquante ans de présence à Dakar, confirme sa politique de développement sur le continent. « Notre offre en Afrique, où nous desservons 38 destinations, est en croissance de 4% à l’été 2011 », précise la compagnie qui a ouvert, en avril, deux nouvelles liaisons vers Freetown et Monrovia. 

 

 

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