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  • : VERONIQUE NARAME - JOURNALISTE
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LE CHOIX DE LA REDACTION

 

 

ALTERNATIVES INTERNATIONALES  n° 067

Juin 2015

       Boko Haram épuise le Cameroun

Par Véronique Narame
A Maroua et Minawao
 
couverture
                  

Depuis un an, le Cameroun fait face aux assauts meurtriers de la secte nigériane Boko Haram. Et contribue, depuis 2013, à l'accueil sur son territoire de 40 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao.

 

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LE CHOIX DES INTERNAUTES

JUIN 2015

Algérie / Industrie électrique et électronique : Moderniser et restructurer

Algérie  / Maritime : L'Algérie combine mer et terre

Côte d'Ivoire / Socitech Groupe : Contribuer à la digitalisation de l'Afrique

Burkina Faso / Sibiri François Yaméogo, Styliste Modéliste

Algérie / Photo reportage au Salon international du livre d'Alger

Burkina Faso / Des infrastructures performantes pour l'industrie

 

 

25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 19:35

 

LES GRANDS DOSSIERS / Tourisme

 

TUNISIE

Les mutations de la filière

 

 

Paru dans African Business / Mai-Juin 2010

 

 

 

Veronique-027.jpgPresque 7 millions de touristes ont été accueillis, en 2009, en Tunisie. Ces résultats éloquents pour un pays qui compte un peu moins de 10 millions et demi d’habitants sont le fruit d’un investissement pérenne et soutenu. Reste à présent à consolider cette activité, dans un contexte international encore dominé par les retombées de la crise  financière.

 

 

Le tourisme prend une part active à l’essor économique de la Tunisie et constitue la principale source de devises, avec plus de 3,3 milliards de dinars de recettes en 2009, soit un montant équivalent à 7 % du PIB. C’est en outre le deuxième secteur employeur après l'agriculture, avec environ 400 000 emplois directs et indirects.

L’ambition consiste à présent à faire monter en puissance et en valeur cette industrie, afin d'accueillir 10 millions de touristes à l’horizon 2014 pour un montant escompté de cinq milliards de dinars.

Pour relever ce défi, le pays entend bien consolider sa position sur le bassin euro-méditerranéen en valorisant son patrimoine, en innovant dans le contenu des campagnes de marketing et en se positionnant avec force sur l'Internet, de manière communiquer efficacement.  

 

Mesures pour dynamiser le tourisme

Depuis plusieurs décennies, "le pays du jasmin" a mis en valeur ses atouts et ses ressources pour se hisser au rang des destinations de référence sur l’échiquier touristique international, renforçant pour cela sa compétitivité via une offre de qualité, voire de prestige. Cela s’est accompagné d’une efficace stratégie de développement d’infrastructures hôtelières et d’une politique d’investissement soutenue dans les services connexes : restauration, équipements dédiés aux loisirs et à la culture, transport, réseaux de communications…

La formation du personnel, dispensée par les nombreux établissements d’enseignement dont dispose le pays, a bien entendu favorisé ce processus  et assuré les besoins en compétences sur toute la chaîne des métiers du tourisme.

Un nombre imposant de tours opérateurs de France et d’Europe est de fait positionné sur cette destination. Ils proposent quantité de séjours, des plus huppées, en palace, pour une clientèle fortunée, jusqu’à la semaine de dernière minute, à prix attractif, sans que la qualité en souffre.

Look voyages, Marmara, Fram, Club Med, Thomas Cook, Nouvelles Frontières… la majorité des voyagistes programment des séjours en Tunisie, parfois dans leurs propres infrastructures, d’autres fois en contrat d’allotement avec des hôtels, choisissant alors des gammes de prestation conformes aux desiderata de leur clientèle.

Radisson, Sofitel, Mövenpick, Marriott, Sheraton, Hilton... les prestigieuses enseignes de l’hôtellerie  disposent également de leurs établissements à Tunis, Mahdia, Tozeur, Monastir, Hammamet…

 

Etoffer l'offre

Parallèlement, les dars ouvrent leurs portes. Ces belles bâtisses rénovées, devenues maisons d’hôtes, sont louées à des touristes désireux de rompre avec la sophistication des hôtels modernes. Et puis, pour les inconditionnels des raids sahariens et de l’évasion, l’hébergement sous tente en campement est une formule bien rodée, expérimentée dans le Sud tunisien, au printemps et à l’automne.

L'offre s'est étoffée et comprend des parcours de golf, de la thalassothérapie et des séjours bien-être via les spas, sans oublier le tourisme saharien, les circuits culturels et ceux axés sur la découverte des milieux naturels.  En croisière, en méharée, en club, en circuit… toutes les options sont possibles. 211_1132.JPG

Tout cela s’est accompagné du renforcement de la desserte aérienne et de la multiplication des vols charters, à l’international comme à l'intérieur du pays. Car le marché intérieur est loin d’être quantité négligeable, a fortiori avec l’élévation du niveau de vie de la classe moyenne. Il pointe ainsi en deuxième position après le marché français.

Si ces réalisations en faveur du développement du tourisme sont gérées avec efficacité et cohérence, elles n’en demeurent pas moins sensibles à la concurrence qui s’exacerbe dans un contexte de récession économique mondiale. L’industrie du tourisme est au demeurant un secteur fragile. Elle est fortement liée à la capacité financière des ménages, et à celle des entreprises pour la partie tourisme d’affaires englobant les voyages de motivation et l’organisation de congrès et de séminaires. C’est en effet l’un des premiers postes sur lequel sont consentis des économies. D’où l’importance d’une visibilité accrue et d’une plus grande mobilisation des opérateurs du secteur pour drainer une clientèle encore plus nombreuse et dont au pouvoir d’achat plus important.

 

Sortir du tout balnéaire

Pour atteindre ces objectifs, Slim Tlatli, ministre du Tourisme, a recommandé aux opérateurs de tout mettre en œuvre pour que les agences de voyages tunisiennes et les unités hôtelières soient dorénavant plus visibles sur l'Internet.

Lors d'une journée d’études organisée par la Chambre des conseillers, en avril, il a également été dit que la profession aurait tout intérêt à afficher une offre moins systématiquement cantonnée au tout balnéaire, en valorisant de nouveaux produits pour diversifier les publics et les ventiler sur l’année.

 

Concurrence sur la Toile

Telles sont, en résumé, les préconisations des pouvoirs publics qu’un certain nombre d’acteurs a d’ores et déjà mis en pratique, à l’instar de Tarek Lassaâdi, fondateur de Traveltodo, la première agence de voyages en ligne. Présente sur l'Internet depuis 2004, la société qui a signé un accord de partenariat avec la compagnie aérienne Tunisair, en avril 2010, escompte 120 000 réservations de séjours cette année. Cette formule d’achat comprenant le vol et la nuitée à l’hôtel présente l’avantage pour le consommateur d’être exemptée des commissions que prélèvent une poignée de grandes entreprises du tourisme basées à Paris, Londres et Berlin, et qui se répartissent les deux tiers de la clientèle. Il est ainsi loisible à chacun de composer, en un clic, ses itinéraires, avec, par exemple, une boucle par le Sud tunisien, qui, pour l’heure, ne bénéficie pas de la considération à laquelle il pourrait  prétendre.

Hakim Tounsi, P-DG d’Authentique international, un voyagiste basé en France, constate en effet que la grande distribution n’est, hélas, pas intéressée par le produit saharien, préférant commercialiser en masse le balnéaire. Spécialisé depuis 10 ans sur ce marché de niche que constitue le Sud, il propose pour sa part des circuits combinant la mer de Djerba et le désert de Douz, en hôtels 3 ou 5 étoiles, pour une clientèle qui aspire au ressourcement intérieur et à la découverte de ces oasis de paix et de tranquillité d’esprit que sont Tozeur, ou encore Tamerza et Midès, à la lisière de l’Algérie.

Odegam est un autre producteur attaché à commercialiser des circuits différents, comme des parcours de découverte du patrimoine culturel islamique de Kairouan ou de l’empreinte romaine, à El Jem. Ainsi donc, décideurs et opérateurs tunisiens avancent-ils de concert pour optimiser l’activité du secteur touristique, en veillant toutefois à ne pas devenir tributaire d’une demande qui imposerait ses exigences au détriment de l'environnement.

 

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