Les grandes réformes
Paru dans African Business - Avril-Mai 2011
C’est à la fin de l’année 2010 que le Chef de l’Etat, Blaise Compaoré, a énoncé les lignes forces du nouveau plan quinquennal 2010-2015. Il dispose de cinq années pour réaliser son programme politique. Au cœur de sa stratégie figure la lutte contre toutes formes de discriminations, en particulier celles visant les femmes. Son attention est également centrée sur l’enseignement et l’insertion professionnelle de la jeunesse, des secteurs jugés prioritaires.
Parallèlement, il prévoit d’accroître l’offre éducative, à tous les niveaux d’enseignement, notamment dans le secondaire et le technique ainsi que dans les universités régionales. La création d’une structure publique de hautes études à vocation sous-régionale et continentale dans le domaine du commerce et de la gestion est par ailleurs programmée. Les contenus d’enseignement et de formation seront plus en adéquation avec les besoins des entreprises. Le système licence-master-doctorat (LMD) qui prévaut à l’international sera par ailleurs adopté. Et l’usage de l’outil informatique - celui des Technologies de l’information et de la communication (TIC) – sera généralisé dans l’enseignement.
Réforme de la santé
Sur le plan de la santé, la réforme du système hospitalier et de l’architecture sanitaire est en cours. Elle vise à assurer un service public plus efficace et plus accessible et à réduire la mortalité maternelle et infanto-juvénile. La lutte contre les maladies transmissibles ou tropicales est également à l’ordre du jour, via notamment la généralisation de la gratuité des antirétroviraux.
Les centres médicaux disposant d’antenne chirurgicale vont évoluer en hôpitaux de districts. Des dispositions vont être prises pour encourager la fabrication industrielle de médicaments génériques tandis que la pharmacopée traditionnelle va être davantage accompagnée.
A contrario, l’Etat va endiguer la circulation de médicaments illicites et contrefaits, et alerter sur les méfaits du tabac, de l’alcool et de la drogue.
Des mesures de protection et de prise en charge de la santé à destination des personnes âgées et des populations vulnérables (orphelins, handicapés…) seront par ailleurs diligentées.
Décentralisation
Le développement implique l’optimisation de la participation des citoyens au processus de décision, le désengagement de l’Etat du secteur productif au profit du secteur privé ainsi que la poursuite du transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales.
Des consultations auront lieu régulièrement entre le gouvernement et les syndicats, et avec le secteur privé ou les collectivités territoriales. La création d’un Sénat, doté d’un rôle législatif, s’inscrit dans ce cadre. « Je fais mienne cette volonté de consolider le pouvoir parlementaire par un second filtre d’analyse des lois, tout en assurant une meilleure représentation des régions et des Burkinabè de l’étranger dans la gestion des affaires de la nation », confirme Blaise Compaoré qui promet d’autre part une réflexion concernant l’équilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
A ce train de mesures, vont s’agréger des actions pour favoriser l’accès à l’habitat. Le programme de construction de 10 000 logements, précédemment entrepris, est poursuivi, et celui concernant les cités de l’indépendance dans les capitales régionales ou provinciales va être lancé.
La culture comme moteur de l’économie
D’autres initiatives seront impulsées à destination du tourisme avec l’aménagement de sites et d’infrastructures, et la valorisation du patrimoine. Les arts, le sport et les loisirs sont également intégrés à ce processus, l’intention étant de valoriser la culture et la société burkinabé. « Le premier investissement de base consiste à étendre le maillage du territoire national par la fibre optique en vue de réduire la fracture numérique et de stimuler le développement d’activités tertiaires », convient le président de la République.
Dans le même ordre d’idées, l’existence d’infrastructures de transports et de télécommunications appropriées sera requise, tout comme devra être consolidé le système financier, et l’entreprenariat local renforcé.
Enfin, un effort substantiel va être accompli en direction des porteurs de projets industriels.